Ces deux ex-officiers de l'ALN de la Wilaya III reviennent dans cet entretien sur le travail d'écriture de l'histoire de l'Algérie. Liberté : M. Attoumi, vous êtes l'auteur de plusieurs ouvrages, dont deux tomes consacrés à l'ex-chef de la Wilaya III. Comment avez-vous réagi au livre de Saïd Sadi intitulé : “Amirouche : une vie, deux morts, un testament” (éditions L'Harmattan, 2010) ? Djoudi Attoumi : Je suis le premier à avoir écrit sur le colonel Amirouche, étant donné que j'étais son compagnon. Fait particulier, dès le premier jour où j'ai rejoint le maquis, j'ai été affecté au PC (poste de commandement, ndlr) de la Wilaya III, en Kabylie, aux côtés d'Amirouche et de son équipe. L'histoire du colonel Amirouche peut être écrite par n'importe qui, qu'il soit chercheur, historien ou politique, à condition d'être objectif, de dire la vérité. J'ai évidemment répondu, dans le cadre de la polémique suscitée par la sortie du livre du président du RCD, en août 2010. Je déniais le droit à certains détracteurs d'Amirouche qui ne l'ont jamais connu, de se permettre de le traiter de criminel ou d'égorgeur, alors qu'il n'en a été absolument rien de tout cela. J'ai donné pour preuves la liste de tous les étudiants et lycéens qui ont rejoint le maquis de la Wilaya III : aucun d'eux n'a été victime de la bleuite. Quatre d'entre eux, Mitiche Moh Djardjar, Amenna Mahieddine, Mechaker Salah et Ould Moussa Moh Arab, avaient été arrêtés, mais libérés aussitôt. Les deux premiers sont tombés au champ d'honneur les armes à la main, quant aux deux autres, ils sont toujours vivants. Je saisis cette occasion, pour dire que, dans mon livre sur Amirouche, j'ai rappelé que la décision de lutter contre la bleuite a été prise à l'unanimité par les officiers de la Wilaya III et donc pas seulement par Amirouche, au cours d'une réunion dans l'Akfadou, en août 1958. Avez-vous un nouveau projet d'écriture ? Oui, je viens de publier mon 5e livre, à Béjaïa, aux éditions Rym, qui s'intitule Chroniques des années de guerre en Wilaya III. Il s'agit du tome II se rapportant à des récits de guerre dans la période 1956- 1962. Il sera bientôt mis en vente. Et vous M. Azzi, qu'en est-il de la traduction de votre livre ? ll Abdelmadjid Azzi : La traduction en langue nationale est terminée et le livre en langue arabe est en librairie depuis une semaine. Il a été édité par Alger- Livres éditions, dans le but de le mettre à la disposition de ceux qui ne maîtrisent pas le français, en particulier la jeunesse algérienne qui maîtrise davantage la langue nationale, et pour leur permettre de connaître le témoignage d'un acteur de la guerre de Libération de la Wilaya III, sur les différentes étapes de cette guerre. Vous êtes-vous remis à l'écriture ? Je suis en train de travailler sur un nouvel ouvrage relatant la situation que j'ai vécue depuis 1962 à ce jour, c'est-à-dire l'activité syndicale et toutes les activités liées au développement national. Normalement, il sera prêt d'ici la fin de l'année en cours.