Résumé : Mohand devine vite qui était derrière les malheurs de Ghenima. Bien sûr, il n'était pas idiot au point de ne pas comprendre que Da Kaci s'était fait prendre. Il tente de rassurer la jeune fille, en lui promettant que ce mariage n'aura jamais lieu. 32eme partie Le jeune homme reprend : - Rentre chez-toi. Je ne sais pas comment tu as fais pour quitter la maison sans qu'on s'en aperçoive, mais si c'est par un trou dans le mur de l'enceinte, retournes-y avant qu'il ne soit trop tard. Ghenima est sidérée. Mohand lui demande de retourner dans sa famille, alors que dès demain matin, son père va officialiser son mariage avec Aïssa. Mohand est-il devenu fou à son tour ? - Tu veux que je retourne à la maison, et que j'attende tranquillement qu'on me marie à Aïssa. - Je veux que tu retournes chez toi pour t'éviter un tas d'ennuis. Mais ce mariage n'aura jamais lieu, je te le promets Ghenima… Aïssa n'est pas né de la dernière pluie certes. Il est riche et puissant, mais notre amour n'a pas de prix. Et quelles qu'en soient les conséquences, je te jure qu'il ne t'aura jamais dans sa couche. Ghenima rougit. Pour une fois Mohand a osé un langage un peu “osé”, mais n'est-ce pas la réalité ? Aïssa veut de la chair fraîche. Une jeune vierge qui comblera ses bas instincts. Un malade, un obsédé, ne cesse de se répéter Ghenima. - Comment vas-tu donc procéder Mohand ? - Je ne sais pas encore. Je vais voir en premier lieu mon oncle Saïd. Il est membre de la djemaâ, et on respecte toujours ses jugements et ses décisions… Lui seul saura mettre fin à cette mascarade. - Je n'en suis pas sûre, mon père a donné sa parole à ce diable, et tu connais nos mœurs. - Ne t'inquiète donc pas pour ça. Mon oncle Saïd est un homme sage et il trouvera à n'en pas douter une solution à cette “énigme”. J'en profiterai alors pour m'avancer et demander ta main devant les sages de la djemaâ. Je pense que les villageois n'y verront aucun inconvénient, ce qui incitera ta famille à s'incliner, d'autant plus que Aïssa a une piètre réputation auprès des familles. - C'est ce que n'avait cessé de répéter Fatiha ma belle-sœur, et je crois que même ma mère est contre ce mariage. Mon père a fait toute une scène à l'heure du déjeuner, puis il est sorti, en laissant le soin à ma mère de m'informer. - Et tes frères ? Sont-ils au courant ? - Pas encore… Je pense qu'en ce moment tout le monde est réuni pour le dîner. Lorsque j'ai quitté la maison, mon père n'était pas encore rentré, mais j'ai “croisé” Mokrane et Belkacem, qui remontaient le sentier. Heureusement qu'il faisait trop sombre, j'ai dû me cacher derrière un arbre, mais je crois qu'ils ne s'étaient même pas douté de ma présence. - Tu aurais dû attendre qu'ils soient mis au courant de l'évènement. Je suis certain qu'ils vont s'y opposer formellement. - Oh ! Mohand. Tu connais bien mal mon père. Il n'aime pas qu'on se mette en travers de ses décisions. Et même si mes frères s'opposent à ce mariage, ils n'y pourront rien. Mon père s'est déjà engagé et je pense que rien ne le fera reculer. Mohand donne un coup de poing au mur qui lui faisait face : - Il reculera… Il sera bien obligé de reculer. Je ne le laisserais pas faire de toi le bouc émissaire de ses caprices. Ghenima baisse la tête. Elle avait peur, très peur. Elle appréhendait déjà les conséquences d'une situation, qui, certes, la dépassait, mais dont elle était le pion principal. - Rentre chez toi maintenant, lui répète Mohand. Ne crains rien. Les voies du destin sont impénétrables, et qui sait, peut-être que ce projet de mariage n'est qu'un instrument du hasard afin d'accélérer notre projet. (À suivre) Y. H.