Résumé : Ghenima s'est réfugiée dans la chambre de sa belle-sœur Fatiha. Cette dernière tente par tous les moyens de la consoler. Ghenima devient muette, jusqu'à ce qu'une idée germe dans sa tête. Mohand n'était pas encore au courant de sa situation. Fatiha pourra peut-être l'aider. 27eme partie Fatiha hoche la tête : - Oui, mais demain il saura tout. Si la djemaâ officialise cette union, c'est tout le village qui sera informé. Ghenima secoue la tête : - Je n'attendrai pas jusqu'à demain,qui sait-ce qui pourrait arriver. Fatiha écarquille les yeux : - Que veux-tu faire Ghenima ? Te sauver ? T'enfuir ? Partir ailleurs ? - Pourquoi pas ? Si c'est la seule solution qui me reste en dehors du suicide. Fatiha est alarmée : - Voyons Ghenima ne parle pas ainsi. Mokrane et Belkacem se mettront à coup sûr au travers de cette folie de ton père. - Oui, mais il ne pourra plus reculer. Tu sais bien que la parole d'un homme est plus mortelle que la balle d'un fusil. C'est une chose ancrée dans nos mœurs depuis des lustres. Fatiha acquiesce : - Mais pour cette fois-ci, je suis certaine que les gens du village comprendront. Qui est donc assez fou pour accorder la main de sa fille à un homme tel que Aïssa ? Quel que soit l'engagement de Da Kaci vis-à-vis de ce dernier je demeure optimiste. Ce mariage n'aura pas lieu. Et puis à quelque chose malheur est bon. Peut-être qu'à l'issue de toute cette mascarade, Mohand comprendra enfin que tu risques de lui échapper et s'empressera de tirer les choses au clair. - Mais son père est absent, qui va s'occuper des formalités ? - Oh, ce n'est pas ça qui l'empêchera d'en toucher un mot à tes frères. Entre jeunes, on se comprend mieux. Ghenima se rallonge sur son lit : - Je pensais à te demander de faire quelque chose Fatiha. - Je t'écoute. - Pourrais-tu te faufiler en dehors de la maison, pour mettre Mohand au courant de ce mariage ? - Moi ? - Oui, qui d'autre pourrait le faire à ta place ? Tu es ma seule confidente, et personne d'autre ne connaît notre relation. - C'est que… - Quoi ? Tu as peur Fatiha ? Tu as peur qu'on te surprenne ? Fatiha soupire : - Il y a un peu de ça, mais il y a aussi autre chose. - Quelle chose ? - Je ne sais pas moi. Mohand pourrait réagir agressivement. - Hein ? Que veux-tu dire par là ? - Il faut que tu comprennes Ghenima, qu'un homme amoureux, risque d'avoir des réactions imprévisibles. Sait-on jamais comment Mohand va prendre la nouvelle que je vais lui annoncer. Il pourra se saouler et venir taper à la nuit tombée, à notre porte pour provoquer ton père ou tes frères. Qui en assumera ensuite les conséquences ? Toi ou moi ? Ghenima se tut. C'était vrai. Mohand n'avalera pas facilement cet affront. - Je ne sais plus quoi faire, Fatiha. D'autant plus que désormais on va m'interdire toute sortie. - Mais... (À suivre) Y. H.