Résumé : Ghenima s'enfuit de chez elle dès la nuit tombée. Elle tâtonna à travers les buissons, et affronta les risques nocturnes pour arriver à la grange de Mohand. D'habitude ce dernier venait à sa rencontre, mais ce soir, leur rendez-vous était différent des autres. 30eme partie Mohand arrête son travail, et se relève le torse en sueur, pour venir lui ouvrir. - Ghenima ! Mais que viens-tu faire chez-moi à cette heure-ci. Que s'est-il passé ? Ghenima ferme les yeux et deux longues larmes roulèrent sur ses joues. Mohand s'efface pour la laisser entrer et la fit asseoir, avant de ressortir pour vérifier que personne ne les avait surpris. Rassuré, il referme la porte derrière lui, puis s'approche de Ghenima : - Que se passe-t-il, Ghenima ? lui redemande-t-il encore. Puis il remarque le balluchon déposé à ses côtés : - Ne me dis pas que tu as fugué ? Si c'est le cas, quelque chose de grave a dû se produire chez toi. Ghenima renifle, puis s'essuie le visage avec le pan de sa robe avant de répondre : - Il y a des évènements dans la vie, qui pousse une personne à se conduire d'une manière insensée. Je ne sais par quoi commencer Mohand, mais je t'assure que je n'ai pas fui la maison de mes parents de gaieté de cœur. - C'est donc ça : tu as fugué. Il s'approche d'elle, et lui prit le menton : - Tu sais bien que je n'aime pas te voir triste ou malheureuse Ghenima. J'aimerais donc savoir ce qui s'est passé, et pourquoi tu es dans cet état. Peut-être que tu dramatises les choses. Ghenima secoue sa tête et soupire : - Ah, Mohand, tu ne devineras jamais ce qui s'est produit. Jamais, jamais tu ne croiras à un tel affront, dont le seul artisan, n'est autre que mon propre père. Mohand est de plus en plus intrigué : - Qu'as donc pu faire Da Kaci, pour que sa fille soit dans un tel état ? - Oh ! Mohand… Oh ! Mohand…Mon père a accordé ma main à… Mohand bondit sur ses pieds, sans la laisser terminer sa phrase : - Quoi, on te marie Ghenima ? - Attends donc de connaître la suite, et je te jure que tu vas avoir un malaise en apprenant qui est le prétendant. Mohand s'emporte : - Quel que soit cet homme, je jure sur tous les saints qu'il ne t'aura pas, même si je dois y laisser ma peau. Ghenima se remet à pleurer : - Je ne veux pas te perdre Mohand, je ne veux pas que tu me quittes, je viens juste te demander de m'héberger pour ce soir. Demain matin, dès l'aube, je quitterai le village. - Mais tu es folle ou quoi ? Où penses-tu te rendre ? As-tu une idée des risques que tu encours ? - Je n'ai pas le choix Mohand. Crois-moi je n'aurais pas aimé en arriver là, mais on m'y a obligée. Si je ne pars pas, demain le mariage sera officiellement reconnu devant l'assemblée du village. Mohand lui prend les deux mains, et s'agenouille devant elle : - Je te connais assez Ghenima pour comprendre que seul un grand choc t'a poussée à agir de la sorte. Je sais que tu m'aimes, et tu ne vis que pour le jour où nous unirons nos destins. Il me tarde de voir arriver cet instant. Mais d'ici là, je n'ose même pas imaginer ne serait-ce qu'une seconde, qu'un autre homme que moi fera de toi sa femme. - Et quel homme ! lance Ghenima d'une voix triste - Tu ne m'a pas encore dis de qui il s'agit. - Tiens-toi bien, car tu risques de tomber à la renverse quand tu le sauras. - C'est quelqu'un que je connais ? Quelqu'un du village ? (À suivre) Y. H.