Ces deux personnalités politiques ouvrent le bal de ces consultations que les partis de l'opposition ont décidé de boycotter, considérant qu'il s'agit d'un “monologue” du système. L'instance des consultations politiques a entamé, hier, ses concertations en recevant successivement Djamal Ben Abdeslam du parti El-Islah et Mohamed Saïd, ancien candidat à l'élection présidentielle. Ce dernier s'est abstenu de toute déclaration. Ce qui n'est pas le cas du patron d'El-Islah qui a déclaré, lors d'un point de presse, qu'il avait “remis un document à l'instance contenant des propositions d'El-Islah pour parachever les réformes politiques et des mécanismes sérieux et pratiques pour atteindre cet objectif”. M. Ben Abdeslam a ajouté, à ce sujet, que son mouvement avait fait des propositions “pratiques” pour concrétiser les objectifs du peuple algérien “afin de réaliser ces réformes et de sortir le pays de sa situation actuelle, ainsi que l'édification d'un état fort, démocratique et social dans le cadre des principes de l'Islam”. Il a affirmé, à ce propos, qu'El-Islah avait émis des propositions, pour davantage d'efficacité dans ces consultations, “à travers des mécanismes pratiques relatifs à la forme du dialogue et ses étapes, en plus de garanties pour sa réussite”. Il a précisé, dans ce cadre, que son mouvement avait fait aussi des propositions autour de l'ensemble des lois appelées à être amendées, ainsi que d'autres lois qui ne sont pas au menu des consultations, à l'instar, a-t-il dit, du code communal. Vendredi, depuis M'sila, M. Ben Abdeslam a déclaré que son parti jouerait un “rôle actif” lors de ces consultations et a réitéré l'opposition d'El-Islah à l'idée d'une assemblée constituante comme point de départ pour les réformes politiques. Juste avant le début des consultations, Abdelkader Bensalah s'est fondu d'une déclaration pour apporter des assurances quant à la bonne foi qui anime le pouvoir tout en posant un certain nombre de garde-fous. “Aucun acteur politique ne sera exclu des consultations si ce n'est, comme l'a dit le président de la République, les tenants de la violence que le peuple a bannis de la vie politique”, a-t-il assuré. “Aucune limite n'est posée au champ de la concertation, si ce n'est le respect des constances nationales et des composantes de notre identité”, a-t-il poursuivi. “Aucun projet de texte ne vous sera imposé”, a-t-il dit à l'adresse de la délégation d'El-Islah, l'assurant que ce sera de “leurs vues, analyses, commentaires, suggestions et propositions que sortiront les éléments du projet de révision de la Constitution et les amendements qui seront apportés aux textes législatifs, objets de la réforme”. Pour lui, il s'agit d'une traduction de l'engagement “solennel” pris par le président de la République, lors de son intervention au Conseil des ministres du 2 mai dernier. M. Bensalah a souligné, à cette occasion, que ces concertations entraient dans le cadre du “parachèvement de l'entreprise du renouveau national après la restauration de la paix et la relance de l'économie”. Tout en se référant à la situation prévalant dans la région où, selon lui, sont en train de “s'opérer des mutations importantes, parfois tragiques, mettant en péril la souveraineté et l'unité nationale”, il a estimé que “le peuple algérien, qui suit ces évènements, avait lui-même des revendications en termes d'approfondissement de la démocratie et de meilleure gouvernance”. Il a rappelé, à ce propos, que le président de la République avait reconnu que ces revendications étaient “légitimes”. “Dans sa sagesse, le peuple algérien a opté pour un changement profond, mais un changement par la voie pacifique”, a résumé M. Bensalah.