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Kamélia
La nouvelle de Adila Katia
Publié dans Liberté le 23 - 05 - 2011

RéSUMé : La peur de perdre son enfant lui donne des ailes. Elle emmène Rahim à l'hôpital. Les examens ne révèlent pas la cause du malaise. Il est toujours inconscient. Kamélia reste à son chevet. Larbi en profite pour l'approcher…
27eme partie
-Tout serait si simple entre nous si tu te laissais aller, dit Larbi en la suivant dans le couloir. Tu as apprécié ton massage ! Pourquoi le nier ?
Kamélia ne pouvait pas lui expliquer qu'elle avait cru être entre les mains d'un ange. Il ne comprendrait pas.
- J'étais endormie ! Tu en as profité pour me toucher ! Je ne te le pardonnerai jamais ! lui crie-t-elle. Je vais m'adresser à plus haut que toi.
Elle croit que cette menace va le pousser à abandonner mais c'était mal le connaître. Larbi lui prouvera une nouvelle fois qu'il est maître de la situation.
Il refuse de lui donner un congé pour s'occuper de son fils et toutes les tâches qu'il lui attribue sont à l'autre bout de l'hôpital, dans les ailes éloignées des urgences, dans le seul but de la briser moralement. Kamélia ne peut pas aller à tout moment au service de réanimation. Elle doit attendre la pause de midi et elle trouve le temps bien long.
Même si les collègues se faisaient le devoir de la garder informée sur son état. Elles l'appelaient au téléphone.
Ces gestes pleins de compassion la touchaient et ramenaient souvent de l'espoir en elle. Tout le monde n'est pas comme son responsable. C'est un être égoïste. Elle savait aussi qu'il ne la lâcherait pas avant d'avoir obtenu ce qu'il voulait.
Il pouvait la faire trimer autant qu'elle le voulait, elle ne lui cédera pas. Après le travail, elle va auprès de son fils.
Rahim est inconscient depuis quatre jours. D'après le cardiologue, c'est bon signe.
L'enfant s'accroche, il se réveillera d'un instant à l'autre. Kamélia le croyait aussi. Rahim ne la quittera pas de sitôt.
- Tu devrais aller te reposer, lui dit sa tante. Si tu continues ainsi, tu ne tiendras pas le coup.
La jeune femme veut bien rentrer se reposer à la maison. Il est près de dix-huit heures quand elle quitte l'hôpital. Fatiguée et pensive, elle ne remarque pas Larbi. Il a encore l'idée de la suivre. Et jusqu'à chez elle.
Il profitera de la seconde où elle glissait la clef dans la serrure, pour la coincer entre la porte et lui. Il ne cherche pas à l'embrasser mais parcourt son corps, de ces mains fortes et brûlantes. Se débattre ne suffit pas pour y échapper, elle doit crier pour attirer l'attention des voisins.
Larbi ne lâche pas prise tout de suite. Il a le temps de l'embrasser avant qu'un voisin ne daigne ouvrir, pour voir ce qui se passe, à l'étage en dessous.
Il part avant l'arrivée de ce dernier. Encore sous le choc, Kamélia n'est pas rentrée.
Le voisin d'un âge mûr la regarde avec mépris. Elle fronce les sourcils. Elle recule et ouvre la porte lorsqu'il lève la main comme pour la frapper. Il la tient responsable de la situation.
Tu fais honte à ta tante, au quartier, tu mérites d'être lynchée, pas d'être frappée !
(À suivre)
A. K.


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