résumé : Larbi a profité d'un moment pour embrasser Kamélia de force. Il la menace de licenciement. Kamélia refuse de céder à son chantage. Elle part en pleurant. Son amie Habiba la trouve dans tous ses états. Kamélia n'est pas en état de parler. 22eme partie Kamélia n'avait rien pu dire à son amie, ce jour-là. Appelée pour une urgence, Habiba avait dû partir en courant. Elle lui avait demandé de l'attendre mais Kamélia craignait que Larbi cherche après elle. Il ne manquait pas d'audace. Elle le connaissait maintenant assez bien pour savoir qu'il viendrait ici et qu'il serait même tenté de recommencer. La jeune femme rentre à la maison sans même avoir pu retrouver son calme. Sa tante Saleha la suit dans sa chambre et l'interroge, alarmée par ses yeux rouges à force d'avoir pleuré. Le tremblement de ses mains la fait froncer les sourcils, Saleha prenait conscience qu'il s'était passé quelque chose de grave. - Kamélia ma fille ! Qu'est-il arrivé ? - Rien ! - Comment ça “rien” ? s'écrie la tante. Regarde-toi ! Est-ce qu'on a tenté de te kidnapper ? - Non… - Ecoute, la menace sa tante, si tu ne me dis rien, je vais aller à ton travail. Là-bas, quelqu'un me dira ce qui ne va pas ! - Non, ils ne savent rien, ment la jeune femme. Je me suis faite agresser dans la rue, c'est tout ! - Est-ce que tu les connaissais ? Es-tu passée au commissariat ? - Non, je voulais rentrer à la maison, dit Kamélia, en essuyant ses larmes. J'avais peur de ne plus revoir mes fils. Rahim vient à peine de se remettre de son malaise. J'avais peur… - Ma pauvre petite ! Je sais que cela n'est pas facile à vivre. Mais tu t'en remettras. Il ne faut pas laisser la peur gagner ta raison ! Quand on vit dans une ville aussi grande qu'Alger, il faut s'attendre à être bousculée, volée, agressée, si ce n'est pas violée. Kamélia aurait bien voulu se confier à elle mais elle n'en avait pas la force. Le lendemain, le courage lui manquera malgré les encouragements de sa tante. Elle n'ira pas à son travail, pendant plusieurs jours, restant au lit. Elle refuse même de manger au grand désespoir de sa tante qui ne savait plus quoi faire pour la sortir de sa chambre. Même ses deux fils n'arrivaient pas à lui arracher un sourire. Kamélia pleurait sans retenue. - Pourquoi te laisser mourir ? Ces voyous auraient mieux fait de te tuer, lui dit Saleha, furieuse après elle et après eux. Ma fille, il est temps de te secouer ! Ils t'ont seulement effrayée. - Je sais. - Ma fille, si tu continues à garder la chambre, je vais appeler ton père, la menace Saleha. Tu te sentiras plus en sécurité, auprès de ta famille ! - Non, non ! soupire la jeune femme qui refusait de retourner vivre à Chlef, sachant que son père ne la laissera pas travailler. Je ne supporterais pas de voir mes fils dans le besoin. Je vais reprendre le dessus, promet-elle à sa tante. - Si tu ne pars pas demain, à ton travail, j'appellerais Youcef ! Je t'aurais prévenue. Kamélia ne dormira pas de toute la nuit. Sa tante la mettait face à une impasse. Elle n'a pas le choix. Le lendemain, elle se lève la première et se prépare à se rendre à son travail. Sinon sa tante préviendrait sa famille et tout, sauf répondre à leurs interrogations. - Je confie les petits à la voisine, dit Saleha en prenant sa canne. - Tu as à faire ? - Non, répond la tante. Je t'accompagne, par mesure de sécurité ! Au cas où ces voyous s'approchent de toi, cette canne nous sera très utile ! - Ma tante, proteste Kamélia. Ce n'est pas nécessaire. - Si, j'insiste ! Saleha ignorait que sa nièce se sentait plus en sécurité, dans la rue qu'à l'intérieur de l'hôpital. C'est là-bas que le danger l'attendait. Mais elle ne pouvait pas le lui dire… (À suivre) A. K.