L'élan de développement qui y est donné et l'urbanisation rapide qui s'impose au fil des ans et des besoins des populations émergentes se réalisent au détriment d'un site naturel bucolique et champêtre à souhait. La daïra d'El-Affroun, qui a bénéficié d'un large programme de développement tous azimuts dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, est en pleine mutation. Des projets d'envergure y ont été lancés tels le pôle universitaire qui devrait accueillir jusqu'à 5 000 étudiants en 2013 et générer une véritable ville universitaire, le dédoublement de la voie ferrée – projet d'envergure nationale- entre les gares d'El-Affroun et Khemis-Miliana sur une longueur de 56,331 km avec un ouvrage d'art (le tunnel Ramdane d'une longueur de 2796 ml), dont les travaux entrepris à Oued-Djer par une entreprise turque se poursuivent, le projet de canalisation des eaux pluviales pour la protection de la ville contre les inondations, la construction de plusieurs milliers de logements, des infrastructures importantes (piscine et stade semi-olympiques, trois tribunes dont la première qui vient d'être achevée pourra accueillir 1 000 personnes, une école des notaires, une école des douanes, un centre africain d'enseignement paramédical, un hôtel des finances, un hôpital de 120 lits, une gare routière digne de ce nom, des aménagements urbains de quartiers ruraux – la cité Beni Mouimen est appelée à devenir une petite ville –, des unités de sûreté urbaine et de gendarmerie…). Rattachée à la daïra d'El-Affroun, la commune rurale de Oued-Djer (7 000 habitants environ), avec un programme de 3 700 logements à réaliser dans le cadre du nouveau PDAU et de nombreux équipements à attendre (collège, écoles, centre de santé, bibliothèque, marché couvert, centre culturel…) qui viendront s'ajouter à ceux dont dispose déjà le centre de la commune, est en passe de subir une réelle métamorphose. L'élan de développement qui y est donné et l'urbanisation rapide qui s'impose au fil des ans et des besoins des populations émergentes se réalisent au détriment d'un site naturel bucolique et champêtre à souhait. Avec ses collines et ses vallons, ses maquis odoriférants, ses jardins potagers nourris au fumier, ses produits frais du terroir (légumes, fruits, lait, beurre, miel…), ses floraisons sauvages et cette atmosphère paisible où des troupeaux paissent dans la verdure généreuse, où l'eau vive chahutée par les mouvements de têtards farceurs chante contre chaque galet où s'invite, pour une trempette, une multitude d'oiseaux, où papillons et abeilles fêtent le printemps en ballets joyeux, en rondes folles au-dessus des innombrables fleurs qui éclatent en cette saison (coquelicot, bouton d'or, mouron bleu et rouge, pervenche, marguerite, pâquerette, liseron, souci, lavande, églantine, genêt…), où libellules aériennes et coccinelles se fondent dans le décor enchanteur, la commune d'Oued-Djer, à quelque 6 km d'El-Affroun, offre un cadre reposant, ressourçant. Cette qualité de vie, que seule la nature dans son expression libre peut offrir, est en voie de disparition dans cette verte commune qui ne tardera pas à être gagnée, “gangrénée”, à son tour, par le béton. Au profit du développement censé procurer un mieux-être.