L'instance de consultations sur les réformes politiques a également reçu hier Noureddine Boukrouh, ex-ministre, ancien, chef de parti (PRA) et ancien candidat à la présidentielle. Ce dernier, que nous avons pu joindre au téléphone, nous a confié qu'il a plaidé pour “la sanctuarisation” de la Constitution auprès de ses interlocuteurs. “Je leur ai proposé d'aller vers une Constitution se plaçant au-dessus de toutes les institutions, y compris la Présidence et l'armée”, a soutenu M. Boukrouh, en remarquant : “En Algérie, c'est la pratique constitutionnelle qui fait défaut ; ce n'est pas le peuple qui viole les dispositions de la loi fondamentale, mais les détenteurs du pouvoir.” L'ex-chef du PRA a, en outre, informé que “la philosophie des réformes” reste à ses yeux la plus importante. Quant aux aspects techniques liés à l'élaboration ou à la révision des lois (lois sur les partis, sur les associations…), il a estimé qu'ils ne posent pas problème, “car il y a assez de spécialistes pour cela”. Ainsi, convaincu de cette logique, Noureddine Boukrouh a voulu savoir comment les membres de l'instance de consultations percevaient “le dialogue”, en leur conseillant de “tirer tous les enseignements” des dialogues antérieurs, notamment ceux menés dans les années 1990, et de prendre en compte “les pressions mondiales” et “les changements mondiaux” actuels. Concernant la nature du régime, l'invité de la commission Bensalah a défendu le régime “semi-présidentiel”, le considérant comme le meilleur au niveau du bassin méditerranéen.