Résumé : Belkacem retrouve son frère, et le ramène ivre mort à la maison. Yemma Zouina est offusquée. Mokrane avait renoncé au vin, mais avec ce qui s'était passé, il a retrouvé ses anciens réflexes. Ils finiront par devenir la risée du village. Que leur réserve l'avenir ? 39eme partie Belkacem hausse les épaules : - Je ne sais pas mère. Nous verrons ce que diront les sages de la djemaâ. - Ton père est sorti à l'aube afin d'éviter nos remontrances. Tu iras le rejoindre et assister à l'assemblée de la djemaâ. Tu seras seul, mon fils, mais Dieu sera avec nous tous. - Ne t'inquiète donc pas, je ferais de mon mieux pour exposer le problème. La djemaâ comprendra vite, que mon père, n'a été qu'un objet de chantage de la part de Aïssa. - Que Dieu te protège mon fils. Va Belkacem. Tu as ma bénédiction. Belkacem jette un coup d'œil à Ghenima qui dans un geste protecteur s'était rapprochée de sa mère. Son jeune frère lui fait un clin d'œil et ébauche un sourire : - Tout ira bien ma sœur. Elle baisse les yeux et se sentit un peu coupable. N'est-ce pas à cause d'elle qu'il y a tout ce remue-ménage dans la maison. Mais Fatiha s'approche d'elle et lui serre l'épaule : - Viens Ghenima. Nous n'avons absolument rien à voir dans cette affaire. Allons vaquer à nos occupations et laissons les hommes tirer les choses au clair. Belkacem s'en va, et les femmes se retrouvèrent entre elles. Mais cette fois-ci, aucune d'elle n'avait le cœur au travail. Zouina se met à éplucher nerveusement quelques légumes et Fatiha, aidée de Zineb, nettoyait la cour à grande eau. Ghenima qui d'habitude pétrissait le pain et le cuisait, ou descendait puiser l'eau à Tala ne put même pas bouger de son coin à côté de l'âtre. Elle regardait sa mère et ses belles-sœurs, mais son esprit était à mille lieues d'elles. Que va-t-il se passer à la djemaâ ? Qui aura le dernier mot parmi les sages ? Elle en voulut à son père, mais elle savait qu'elle n'était pas dans le vrai. Non, il y avait anguille sous roche. Da Kaci était connu pour ses engagements et ses paroles. Aïssa a dû jouer sur ces deux atouts pour le faire chanter. Elle en était maintenant sûre. Mohand va tenter de jouer sa carte. Mais aura-t-il le dernier mot ? Dans le cas contraire et tel qu'elle le connaissait, il va piquer sa crise de nerfs et tout saccager. Si les jeunes n'en venaient pas aux mains, les vieux, eux, vont s'insulter et ne vont plus s'adresser la parole durant un bon bout de temps. Ah ! que la vie est compliquée ! Dire qu'elle avait fait d'autres projets et que malgré le refus qu'aurait pu opposer sa famille à Mohand, elle aurait tout de même fait comprendre à son entourage, qu'elle tenait à cet homme et qu'elle n'épouserait personne d'autre que lui. Bien entendu, on l'aurait prise pour une folle. On l'aurait sermonnée. Mais tout compte fait, ses frères appréciaient beaucoup Mohand et n'auraient pas trouvé à redire s'il s'était présenté pour demander sa main. Quoique quelque part, elle sait que la partie aurait été assez dure à jouer. (À suivre) Y. H.