Résumé : Ghenima s'est tout de suite doutée qu'on lui cachait des choses. Zouina n'osait pas encore prononcer le nom de son futur mari. La jeune fille se sentit mal et perdit connaissance. Ses belles-sœurs lui portèrent secours, et tentèrent de savoir ce qui se trimait. 24eme partie La vieille femme prit une profonde inspiration, et se met à parler d'une petite voix à peine audible : - Kaci a accordé la main de Ghenima. Fatiha sursaute, mais Zineb se met à rire : - Ce n'est donc que ça ? La joie peut parfois jouer de mauvais tours. Ghenima est émotive de nature, et cette nouvelle l'a sûrement prise de court. Mais Fatiha n'était pas de cet avis. Elle avait tout compris. Mais la suite la fera davantage flancher : - Qui donc a eu la chance de se voir accorder la main de notre chère Ghenima ? demande-t-elle à sa belle mère. - Heu, je ne devrais pas vous le dire, car Kaci comptait annoncer la nouvelle ce soir à ses frères, mais puisque j'étais chargée de mettre Ghenima au courant, je commence à sentir la lourdeur de ce fardeau sur mes épaules. Autant donc le partager avec vous. Zineb s'empresse de demander d'une voix forte : - Qui est cet heureux élu ? Hein Yemma Zouina, dis-le nous vite. Zouina baisse les yeux, avant de prononcer la sentence : - Aïssa ! - Hein ? Fatiha vacilla, puis se reprit à temps et poursuit : - Aïssa qui ? - Aïssa des Aït... De stupeur, les deux jeunes femmes étaient devenues muettes, tandis que Ghenima se relevait promptement avant de se diriger vers l'échelle en bois qui menait vers la grande salle. - Où va-tu donc ? s'écrie sa mère, qui s'était lancée à sa poursuite. Ghenima ne répondit pas, mais se mit à marcher de long en large à travers la grande salle. Fatiha la rejoint et l'entraîne vers sa chambre : - Viens, Ghenima. Ce n'est pas la fin du monde. Da Kaci, s'est sûrement mépris en prononçant le nom de ce prétendant. Mais quel que soit cet homme, tes frères ont aussi leur mot à dire. Ghenima suit sa belle-sœur tandis que Zineb qui ne tenait plus en place, ne cessait de questionner sa belle-mère, pour avoir le maximum d'informations sur ce mariage, qui promettait d'en faire des gorges chaudes dans tout le village. Zouina finira par raconter à sa belle-fille, que Da Kaci avait déjà été trop loin dans ce projet de mariage, et que Ghenima est déjà promise à Aïssa. La vieille femme pleurait sans pouvoir se retenir. Zineb tenta de la consoler. Mais elle savait au fond d'elle-même que ce mariage – inattendu – fera d'eux la risée du village. Elle se sentit elle-même concernée de près par cette affaire, et se demande quelle serait la réaction de son mari Mokrane et de son beau-frère Belkacem. Il y aura sûrement du grabuge ce soir, se dit-elle. Elle se dit que Da Kaci a dû perdre la raison. Car il n'y avait aucune explication logique à ce mariage incompatible sur bien des points. Elle hausse ses épaules. Tant pis. Que pourrait-elle faire ? Elle n'était qu'une étrangère dans la famille. Bien qu'elle soit la femme de l'aîné des fils de Da Kaci, au moindre petit écart de sa part, on n'hésitera à lui faire sentir qu'elle n'était qu'une intruse, et qu'un petit mot déplacé, pourra lui coûter cher. (À suivre) Y. H.