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Un défi pour sauver l'Algérie
LA CITOYENNETE
Publié dans Liberté le 02 - 06 - 2011

L'Algérie n'est ni la Tunisie, ni l'Egypte, ni la Libye. Mais le monde a toujours évolué et il évolue de plus en plus vite. Les cartes politiques des empires et des Etats ont toujours changé au cours des siècles et des décennies au gré de la puissance et de l'union des uns et de la faiblesse et de la division des autres.
L'évolution de l'Algérie ne permet pas de comparaison directe avec celle de nos voisins, mais l'Algérie de 2011 n'est pas l'Algérie de 1962, aussi bien au plan interne qu'au niveau de l'environnement international si totalement différent.
Evolution de l'environnement
international :
Depuis l'indépendance de l'Algérie jusqu'en 1990, le monde était en équilibre avec deux blocs opposés : l'Alliance atlantique à l'ouest et le Pacte de Varsovie à l'est. C'était l'époque de la guerre froide qui donnait aux pays sous-développés une marge de manœuvre pour préserver leurs intérêts soit dans le cadre du Mouvement des non-alignés, soit en dehors de ce mouvement.
À la disparition du bloc de Varsovie et surtout de l'URSS, un nouvel ordre mondial s'est constitué autour d'un pôle unique “le bloc occidental”, vainqueur de la guerre froide, et avec ce nouvel ordre, de nouveaux concepts sont apparus :
- “la communauté internationale” qui est en réalité constituée par le cercle restreint des pays riches et puissants solidarisés par les intérêts réciproques ;
- “l'interventionnisme humanitaire” qui s'exprime par la mise en œuvre de moyens militaires disproportionnés. Si jusqu'à 1990, les opérations militaires avaient tendance à évoluer en intensité en préservant au maximum le point de non-retour dans l'application du niveau de violence, depuis cette date, on observe que les opérations menées contre des pays faibles commencent directement par une guerre totale avec la destruction massive des infrastructures et avec des dommages collatéraux qui font rapidement oublier les motifs humanitaires de l'intervention. Et ce n'est pas un hasard si ces destructions s'opèrent rapidement et à une plus grande échelle quand le pays visé est grand et possède de plus grandes richesses naturelles.
Evolution au plan interne
En 1962, après une rude, longue et éprouvante guerre de Libération qui a emporté les meilleurs de ses enfants, le peuple algérien était sorti uni par la victoire et solidaire. Il était debout et fier, et prêt à engager d'autres sacrifices pour le développement national. Il y croyait et l'espoir était général.
De 1962 jusqu'à 2011, une suite d'épreuves aura fondamentalement changé le peuple algérien:
- il s'est divisé à un tel point que les uns et les autres ne donnent pas l'impression d'appartenir à un même pays, d'émaner d'une même civilisation et d'avoir une histoire commune ;
- les acteurs politiques s'apparentent désormais plus à des ennemis qu'à des partenaires censés concourir aux mêmes objectifs par des voies différentes ;
- la fracture entre les classes sociales est de plus en plus importante ;
- la haine qui a été semée a porté ses fruits et le peuple en a payé le prix fort depuis maintenant 20 ans, par des pertes humaines et des destructions insupportables.
Entre 1962 et 2011, le peuple algérien a profondément changé, il a vécu des années douloureuses qui ont exacerbé les divisions et porté un coup sérieux à la cohésion sociale.
De tout cela, il est vital de tenir compte pour construire l'avenir
En effet, le peuple algérien a vécu, dans les années1990, un drame qui s'apparente par l'ampleur des dégâts à celui vécu par le peuple des Etats-Unis d'Amérique, de1861 à 1865, lors de la guerre de sécession ; un traumatisme qui a été pris en compte les années qui ont suivi et qui a permis la mise en place de structures et de mécanismes pour que de tels drames ne se répètent plus. Un siècle et demi plus tard, ces structures et mécanismes fonctionnent toujours.
Le peuple algérien devra aussi s'inscrire dans la logique de “plus jamais ça” et le moment est venu pour mettre en place des structures et des mécanismes pour que plus jamais cela ne se répète. Le moment est venu parce que cela est vital pour la survie de l'Algérie et parce que l'histoire s'est accélérée au niveau régional.
Evolution au plan régional
Depuis la fin de l'année 2010, le monde auquel nous appartenons est traversé par des mouvements de révoltes et des soulèvements qui ont beaucoup surpris par leur rapidité et leur profondeur. Ces bouleversements rappellent ce qu'ont vécu les pays de l'Europe de l'Est entre 1989 et le début des années 1990. Ces mouvements semblent avoir tendance à se généraliser et à toucher l'ensemble du monde arabe, dont la plupart des peuples ont les mêmes caractéristiques et connaissent les mêmes problèmes et frustrations :
- conditions économiques et sociales difficiles à supporter ;
- absence de perspectives pour l'immense majorité des populations qui ont perdu l'espoir en l'avenir ;
- fuite des capitaux, fuite des cerveaux et tentatives désespérées d'émigration des jeunes ;
- corruption et absence de confiance ;
- alliance de l'opportunisme et de la médiocrité.
Cas particulier de la Libye
La Libye, à nos frontières orientales est un pays vaste qui possède de grandes ressources naturelles. C'est à ce titre que la
“communauté internationale” n'a pas hésité longtemps à intervenir militairement, démontrant ainsi que la politique “des deux poids deux mesures” est en fait soutenue par les intérêts des grandes puissances ou de certaines d'entre elles. La gestion du conflit semble viser la partition du pays et dans tous les cas la destruction d'une partie importante de ses infrastructures. Ce qui constituerait autant de marchés pour leurs entreprises à la fin du conflit.
Ne pas intervenir d'une manière ou d'une autre dans ce conflit fratricide pour l'arrêter ne manquera pas d'avoir des répercussions négatives sur la sécurité extérieure de notre pays et pourrait ouvrir des brèches et donner des espoirs et des raisons à ceux qui souhaitent le même sort pour l'Algérie parce que :
- depuis la partition du Soudan, l'Algérie est devenue le pays le plus grand du continent africain, avec une superficie presque égale à celle de toute la mer Méditerranée et l'Algérie est dotée de beaucoup de richesses naturelles que de nombreux pays nous envient :
- l'Algérie occupe une position éminemment stratégique au centre de l'ensemble nord-africain, un ensemble qui peut peser sur la sécurité des espaces maritimes au plus proche de l'Europe occidentale ;
- l'Algérie est un pays qui a marqué de façon glorieuse l'histoire récente du continent africain et du monde arabe.
La solution pour construire l'avenir :
la citoyenneté
Compte tenu de ce qui précède, des évolutions des contextes national, régional et mondial, des situations particulières pouvant mettre en péril jusqu'à l'intégrité et à l'unité de notre pays, il est nécessaire et vital de mettre en place des structures et des mécanismes construits autour de la citoyenneté sur la base d'un dénominateur commun fixant les éléments de l'identité commune. Ces dispositions doivent être à même de fédérer l'ensemble des Algériens quels que soient leurs ancrages politiques, leurs appartenances partisanes, leurs particularismes et quelle que soit leur région d'origine.
La citoyenneté se base sur ce qui nous rassemble, elle est la réponse naturelle aux problèmes du pluralisme et de la division de la société ; elle œuvre à renforcer et à sauvegarder la cohésion sociale et l'unité nationale. La citoyenneté établit un lien juridique commun à tous les citoyens avec une parfaite égalité des droits et des devoirs.
Les valeurs attachées
à la citoyenneté sont :
- la civilité qui s'exprime par le respect de la dignité des autres citoyens et à l'égard des espaces et des biens publics et du drapeau ;
- le civisme qui consiste au respect des lois et des règles en vigueur ;
- la solidarité qui s'adresse aux plus démunis.
La citoyenneté est la concrétisation de tout ce qui concourt à la sauvegarde de l'unité nationale en s'opposant à toute forme de xénophobie et en favorisant tout ce qui contribue à l'érection d'une véritable société civile à laquelle tout citoyen peut adhérer.
La citoyenneté en Algérie devra rassembler l'ensemble de la nation pour un projet commun vital pour le devenir du pays : le développement. Sans le développement économique et social, le développement des technologies et le développement industriel, rien ne peut garantir notre existence au XXIe siècle. Le projet devra être inscrit dans une vision à long terme et sous-tendre tous les efforts du pays. Il pourra faire l'objet d'un véritable pacte national. Cela est l'amorce d'un vaste programme. Il l'est dans la mesure où ceux qui auront la responsabilité de l'initier ne feront que mettre le pays sur les voies de la concorde et du développement. C'est un vaste programme parce qu'il demande l'adhésion de l'immense majorité du peuple algérien. Mais l'Algérie ne mérite-t-elle plus notre sacrifice pour que demain les générations futures héritent d'un pays fort, puissant et respecté ? Nous n'oublions pas que le peuple algérien est un grand peuple qui a beaucoup de noblesse et de fierté. Un peuple capable de tous les sacrifices quand il adhère à de nobles objectifs. Il l'a démontré par le passé et il peut toujours le démontrer quand la situation l'exige.
La réussite de l'Algérie sera un facteur de paix et de stabilité dans toute la région du nord de l'Afrique et du monde arabe. Elle constituera un exemple fédérateur qui pourra permettre à ces ensembles et à leur civilisation de s'adapter au monde moderne et de ne pas disparaître.
Y. M. T. (*)
Ancien commandant des Forces navales
Email : [email protected]


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