“La base de l'Africom n'est pas à l'ordre du jour, définitivement”, a indiqué hier, le ministre délégué auprès du MAE, chargé des Affaires maghrébines et africaines répondant à une question si la demande en ce sens n'a pas été renouvelée par le nouveau commandant de l'Africom, le général de corps d'armée, Ham qui a effectué une visite de deux jours à Alger. Ainsi donc, ce dossier est clos. Et l'Algérie, selon le MDCAMF, s'attache à harmoniser l'agenda des intervenants, UA, Ligue arabe et ONU afin de trouver une solution pour la crise libyenne. Crise qui a eu une grande part dans les discussions avec le commandant de l'Africom. Aussi, pour la réunion du groupe des 4 du commandement unifié (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger), qui se tiendra au mois de septembre prochain à Alger, sont conviés les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que des organisations et d'autres pays concernés par la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Mais l'élargissement de ce groupe du “champ” reste cependant ouvert aux extrarégionaux. Il a, également, tenu à démentir définitivement les rumeurs à propos des mercenaires, campagne de désinformation orchestrée par des milieux, des lobbies hostiles à l'Algérie. Le ministre a, par ailleurs, rappelé la position algérienne concernant la crise libyenne. Une position basée sur le “sacro-saint principe algérien de non-ingérence dans les affaires des autres pays”. Principe consacré dans les textes. Tout comme “nous ne voulons pas, n'acceptons pas qu'on s'ingère dans nos affaires internes”, a-t-il précisé. Et dans ce cas précis, la réaction immédiate de l'Algérie s'explique par la proximité avec la Libye, la sensibilité de cette situation. “Nous sommes très sensibles, préoccupés, vu les liens historiques avec le peuple libyen. L'Algérie a un statut particulier dans cette situation. C'est une question de voisin et de voisinage”, a-t-il affirmé. Il a, par ailleurs, révélé que l'Algérie a établi des passerelles avec “toutes” les parties libyennes et continue à appeler à un dialogue non inclusif afin de trouver une solution rapide et qui réponde aux aspirations “démocratiques” du peuple libyen. Le regain d'activisme diplomatique de l'Algérie est motivé, en plus de la volonté de rétablir la paix en Libye, par la prolifération des armes hors de contrôle. Des armes aux mains d'Aqmi acquises de la Libye qui est devenue, “un dépôt” à ciel ouvert. Ce qui pourrait, selon M. Messahel, avoir un lien avec la recrudescence des attentats en Algérie. Même préoccupation du côté du Mali et du Niger, suite aux preuves de la présence de ces armes. Sur les autres questions, Soudan, Darfour, Somalie, le Yémen et le manque de coordination entre l'UA, la Ligue arabe… le ministre a encore révélé que l'Algérie a suggéré d'éviter l'éparpillement des médiations et a proposé une médiation commune. Nous avons demandé aux membres du Conseil de sécurité, l'UA et la Ligue arabe de négocier ensemble. Ce qui va donner plus de chance de réussite dans la médiation. Beaucoup, en définitive, est attendu du prochain Sommet d'Alger qui se veut surtout une confirmation des positions et des propositions algériennes qui demeurent toujours “conformes aux textes et résolutions de la communauté internationale”. “Nos partenaires connaissent nos positions”, dit-il. Et pour conclure, le ministre a affirmé que l'Algérie est très active, mais discrète. Elle est présente dans tous les dossiers.