David R. Hogg, commandant des forces terrestres de l'Africom, a reconnu un «rôle leader» à l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Les unités de l'Armée nationale populaire (ANP), spécialisées notamment dans la lutte antiterroriste, bénéficieront d'un programme de formation qui sera assuré, dès cette année, par les experts du commandement des forces terrestres de l'Africom (commandement de l'armée américaine pour l'Afrique). Celui-ci s'étalera sur plusieurs mois et portera, entre autres, sur les explosifs artisanaux et la reconnaissance à longue portée. Le programme en question prévoit aussi une visite de militaires algériens aux Etats-Unis et à Vicenza, en Italie, où se trouve le siège du commandement des forces terrestres de l'Africom. L'annonce a été faite, hier, par le commandant même des forces terrestres de l'Africom, le général-major David R. Hogg, lors d'une conférence de presse animée en marge de sa toute première visite à Alger. Pas d'ingérence étrangère Le responsable militaire américain a indiqué en outre que l'ANP participera, en 2013, à des manœuvres en Méditerranée ainsi qu'à des exercices centrés sur la gestion des catastrophes naturelles. Au sujet de sa «mission» de deux jours à Alger, le général-major David R. Hogg – qui vient d'être fraîchement nommé à la tête du commandement des forces terrestres de l'Africom (cela ne fait que 5 mois depuis qu'il a rejoint l'Africom) – a indiqué être venu pour «renforcer l'excellente coopération entre l'Algérie et les Etats-Unis dans le domaine militaire et sécuritaire». Sa visite, a-t-il ajouté, a été l'occasion pour lui de «réaffirmer le soutien des Etats-Unis aux efforts consentis par l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme». Le général-major Hogg s'est entretenu avec Kamel Rezzag-Bara, le conseiller du président de la République, sur les questions de terrorisme, avec le commandant des forces terrestres, le général-major Ahcène Tafer, et ainsi qu'avec le secrétaire général du ministère de la Défense, le général-major Ahmed Senhadji. Le responsable américain, qui a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses avec la presse, non sans avoir précisé au préalable, avec une note d'humour, qu'il ne répondrait «à aucune question en rapport avec WikiLeaks», a tout de même tenu à démentir catégoriquement l'information selon laquelle la CIA (les services de renseignements américains) avait établi depuis quelques années une base en Algérie. David R. Hogg était en Afghanistan A la question récurrente de savoir si les responsables américains avaient décidé de déplacer en Afrique le siège de l'état-major de l'Africom qui se trouve en Allemagne, le conférencier a aussi répondu par la négative. Mais dans toutes ses réponses, le général-major David R. Hogg a surtout insisté sur l'idée que la vocation de l'Africom n'est pas d'intervenir dans un théâtre des opérations, mais plutôt de développer des partenariats et des programmes de formation avec les pays du continent. Le conférencier a précisé, en outre, qu'«il ne pouvait pas y avoir d'intervention américaine unilatérale». En clair, cela veut dire que les Etats-Unis ne peuvent pas intervenir sur le continent sans une demande émanant des pays. Au sujet du dossier sur le terrorisme au Sahel, le commandant des forces terrestres de l'Africom a expliqué qu'il s'agit d'«un problème régional» tout en reconnaissant un «rôle leader» à l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme dans la région. La position américaine sur la question doit certainement rassurer les autorités algériennes qui restent opposées à toute forme d'ingérence étrangère dans la région. «La situation au Sahel est une question régionale et l'Algérie joue un rôle leader dans la lutte contre le terrorisme dans cette région. Nous sommes impressionnés par les progrès réalisés dans ce domaine», a-t-il déclaré avant de souligner qu'«il reste encore, bien entendu, du travail à faire». Au plan continental, le général-major Hogg s'est, surtout, montré inquiet de la situation qui prévaut en Somalie, au Soudan, en Ouganda et en Côte d'Ivoire. Avant de prendre ses fonctions en tant que commandant des forces terrestres de l'Africom, le général-major David R. Hogg a été, rappelle-t-on, commandant adjoint au commandement combiné pour la transition des services de sécurité en Afghanistan (Operation Enduring Freedom). Sa visite à Alger a été précédée notamment, en novembre 2009, de celle du commandant en chef de l'Africom, le général William E. Ward.