C'est sous le slogan : “Non à la violence”, que l'université de Biskra Mohammed-Khider, en partenariat avec le commandement régional de la Gendarmerie nationale de Ouargla, a organisé, hier, la 5e rencontre nationale sur les phénomènes de violence sociale et les divers moyens et dispositifs, notamment sociopolitiques, à déployer pour les contrer. Globalement, le thème de cette rencontre porte sur la compréhension des phénomènes de violence, au sens d'en saisir les origines à travers la complexité de la personne humaine et, partant, d'en apporter les éventuels corrections ou remèdes. Dans son intervention inaugurale, le professeur Belkacem Slatnia, recteur de l'université de Biskra, a averti d'emblée que l'objectif des intervenants universitaires, dans le cadre de ce séminaire, chacun dans sa spécialité, n'est pas de proposer des remèdes à ces phénomènes mais plutôt d'essayer d'en apporter une explication plausible à travers les facteurs humains et sociaux qui déterminent leur évolution, leur aggravation ou, éventuellement, leur atténuation, voire leur disparition. C'est ainsi, en abordant l'historique de la violence sociale, que le professeur Slatnia a cité l'incontournable Ibn Khaldoun dont la sociologie abonde en approches prémonitoires du comportement humain en tant qu'individu, d'abord, et être social, ensuite. L'homme est ainsi défini comme étant un être agressif par essence où la violence s'identifie à un instrument naturel de survie. Pour Ibn Khaldoun, les premiers phénomènes de violence ont découlé des premières agressions du Bédouin contre le citadin et, partant, l'émergence des premiers conflits sociaux, d'abord entre individus, ensuite entre groupes et enfin, entre pays. Bien d'autres approches de la violence auront été avancées par les différents intervenants qui, en leur qualité de chercheurs universitaires, se sont surtout étalés sur les aspects académiques de la compréhension du phénomène. Par ailleurs, les premiers intervenants n'ont pas manqué de faire allusion aux récents évènements qui ont marqué les pays arabes, à commencer par la Tunisie et l'égypte, et dont les phénomènes observés auront non seulement complètement changé la donne politique dans ces pays, mais aussi profondément bouleversé les structures mentales de leur société. Or, aussi paradoxal que cela puisse paraître, dans tous les cas de figure de ces bouleversements, c'est toujours la violence qui en constitue le dénominateur commun. Il est quand même significatif de relever que l'approche ébauchée par le commandant de la gendarmerie sur les phénomènes de violence s'avère particulièrement atténuante quand il s'agit du mode de son utilisation par l'état, en ce sens notamment que dans la mise en œuvre de toute stratégie sécuritaire, dans la mesure où la violence s'inscrit d'emblée comme un facteur de freinage économique et de régression sociale, toute stratégie sécuritaire est d'abord à élaborer en fonction des besoins de sécurité des personnes et de leurs biens. Mais à ce niveau, c'est toute la problématique de la violence terroriste à travers le monde en général et l'Algérie en particulier qui fera l'objet approfondi des prochaines interventions programmées pour la deuxième journée de la rencontre, aujourd'hui.