Environ 250 migrants en provenance de Libye ont disparu en mer jeudi alors que 600 autres ont pu être sauvés par la marine tunisienne. Plus de 800 personnes fuyant l'enfer libyen ont pris place à bord d'un bateau de pêche pour tenter de joindre l'île italienne de Lampedusa, mais l'embarcation est tombée en panne au large des côtes tunisiennes. Les autorités de ce pays ont dépêché de petits bateaux de sauvetage mais l'embarcation surchargée a chaviré sous le poids des passagers et sous l'effet des bousculades. Ce nouveau drame est venu s'ajouter aux nombreux autres dont beaucoup ne sont même pas connus. La situation qui prévaut en Afrique du Nord, notamment en Tunisie et en Libye, a provoqué des arrivées massives de migrants illégaux sur les côtes des pays de l'Europe du sud, notamment sur la petite île italienne de Lampedusa. Le phénomène est tel qu'il fait perdre son sang froid à l'Europe du sud et que la haut-commissaire de l'ONU, Navi Pillay, y a consacré l'essentiel de son discours, lundi, à l'ouverture de la 17ème session du Conseil des droits de l'homme à Genève. La haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU a dénoncé “la rhétorique mise en place ces derniers mois, en particulier en Italie et en France”, tendant à présenter ces migrants “comme un fardeau dont il conviendrait de se décharger sur d'autres”. La responsable onusienne a déploré “la vulnérabilité” de ces boat peoples qui sont “soumis à la violence et la discrimination”. Elle s'est élevée contre la réponse mise en place “dans l'espace Schengen en général et dans certains pays particuliers comme le Danemark”, dénonçant ainsi une volonté affichée de réduire les libertés de circulation prévues par les accords de Schengen et la réintroduction des contrôles aux frontières. Cette attitude “ne répond pas au vrai défi de travailler ensemble pour assurer le respect de tous les droits des personnes, où qu'elles se trouvent et quelle que soit la manière dont elles sont arrivées”, a-t-elle indiqué avant d'ajouter qu'il n'est pas suffisant de se contenter de repousser les problèmes sans chercher à les résoudre. Il est temps que tous les pays confrontés à cette situation, parmi lesquels “les pays de l'Union européenne, apportent un soutien efficace dans le respect de leurs obligations internationales”, a encore martelé la haut-commissaire aux droits de l'homme.