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L'Algérie pourra-t-elle nourrir ses enfants demain ?
Les conclusions de la seconde session du Forum d'Alger centré sur la sécurité alimentaire

“L'eau, l'agriculture, l'homme. La question de l'autosuffisance alimentaire dans un monde en changement. La terre nourrira-t-elle ses enfants demain ? L'Algérie nourrira-t-elle ses enfants demain ?” tel est le thème proposé à réflexion lors du 2e Forum d'Alger, événement organisé par le cabinet Emergy présidé par le Dr Mourad Preure, en partenariat avec le quotidien Liberté.
Si la première session du Forum d'Alger a été dédiée aux questions énergétiques (un document synthétisant les travaux et débats a été diffusé par nos soins aux institutions de l'Etat et publié par le quotidien Liberté), lors de cette deuxième session, nous avons abordé une problématique que nous pourrions dire symétrique et, qui est plus que jamais d'actualité, à savoir les ressources en eau et l'autosuffisance alimentaire.
De la sécurité alimentaire à la souveraineté alimentaire
Notre pays accentue sa tendance à l'importation. En effet, la facture d'importation des produits alimentaires a quadruplé depuis 2000 et est passée de 2,6 milliards de dollars en 2003 à 5 milliards de dollars en 2007. Cette tendance s'est poursuivie ces dernières années au point d'atteindre les 8 milliards de dollars alors que notre pays dépend à 75% des importations dans la satisfaction de ses besoins alimentaires. Cela malgré la volonté affichée des autorités de la réduire.
Les produits agricoles représentent 30% de la valeur de nos importations et nous sommes sévèrement exposés à la volatilité des prix mondiaux. La production locale de céréales ne couvre que 25% de nos besoins. 60% de nos besoins de lait en poudre sont couverts par les importations. Le pouvoir d'achat de la population est érodé par la tendance haussière des prix des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux.
L'aisance pétrolière a permis à notre pays, septième importateur mondial de céréales, de supporter l'inflation des prix agricoles, mais pour combien de temps encore ? Est-ce possible considérant les aléas du marché pétrolier ? Est-ce possible à long terme ? N'est-ce pas une aberration stratégique que de subir donc le dutsch disease y compris dans l'agriculture ?
La sécurité alimentaire reste un véritable challenge pour notre pays et se pose en effet en termes de souveraineté.
L'objectif devra être d'assurer la satisfaction par la production nationale d'une part majeure de nos besoins alimentaires.
Il conviendra de mobiliser toutes les énergies privées pour l'atteinte de cet objectif. L'Etat jouera le rôle directeur.
La sécurité alimentaire est indissociable d'une modernisation de l'agriculture.
L'agroindustrie est un important facteur d'impulsion et de modernisation de l'agriculture.
Nous devons faire appel à notre intelligence et il nous revient de puiser dans notre génie pour y faire face avec succès. L'anticipation par la création de nouvelles richesses, notamment à partir de l'énergie solaire, d'une part, et une forte implication de la jeunesse, d'autre part, est une option incontournable si nous voulons appréhender l'avenir sous de meilleurs auspices et notamment dans le cadre du développement durable en y intégrant d'ores et déjà l'esprit d'éco-citoyenneté qui est bien avancé dans les sociétés développées. Ce qui assurera le bien- être de la population sans compromettre l'avenir des générations futures.
Effet entraînant de l'industrie agroalimentaire sur la modernisation de l'agriculture en amont
Le rôle de l'industrie agroalimentaire dans la modernisation de l'agriculture a été souligné. La preuve est faite par des opérateurs algériens que nous pouvons aller vers de nouveaux concepts. L'Etat doit encourager le partage d'expérience et la mutualisation des initiatives. Les opérateurs qui feront preuve d'initiative, d'innovation et d'un engagement réel, devront bénéficier de son soutien qui peut prendre plusieurs formes, mutualisation de fonctions transversales (achat, commercialisation des produits, laboratoires de contrôle qualité ou de recherche, etc.) sous l'égide des collectivités locales, investissement (y compris la participation dans leur capital à travers des banques et entreprises publiques), fiscalité, subventions mais aussi protections douanières.
Il faut impliquer l'université dans ces challenges et mobiliser les jeunes diplômés dans la production, la recherche. On peut imaginer que l'Etat encourage, y compris en s'impliquant dans le capital, la constitution de champions nationaux.
La désorganisation du commerce des produits agricoles est un problème et décourage l'acte de production. Dans le même temps, cela nourrit l'inflation et pénalise les faibles revenus. L'Etat doit intervenir activement pour que les bénéfices reviennent aux producteurs et soient investis dans l'amélioration des performances de production au lieu d'être dirigés vers des dépenses hors agriculture, dépenses somptuaires, spéculation, évasion de capitaux, etc. L'Etat doit être plus présent, sinon rien n'est possible. Il doit moderniser les institutions de contrôle.
D'autre part a été mise en évidence la nécessité d'une meilleure visibilité pour les agriculteurs pour minimiser les facteurs aléatoires. On se lance dans la tomate, puis faute de débouchés et avec de sévères pertes, on abandonne et l'année suivante il y a une pénurie. Au niveau local, il faut que les agriculteurs coordonnent leurs actions en liaison (ou sous la direction) de l'industrie agroalimentaire qui peut enclencher de nouvelles logiques de programmation de la production. L'Etat doit encourager de telles dynamiques.
Unanimement, les participants ont convergé vers la nécessité d'aller vers de nouveaux concepts de production et de commercialisation. Il faut aussi diversifier l'économie car la question de l'agriculture ne peut être abordée isolément. Elle est au confluent de nombreux secteurs de l'économie nationale et subit les contrecoups de leur retard. Mais ce n'est pas un obstacle infranchissable.
Sur un autre registre, il ne faut pas rechercher l'autosuffisance absolue, il faut viser l'amélioration de la productivité d'autres secteurs car on peut exporter des produits alimentaires et importer des céréales, domaine où l'autosuffisance semble difficile à atteindre.
Le lien entre performances de l'agriculture et techniques d'irrigation modernes a été fortement souligné. Il faut abandonner les méthodes archaïques d'irrigation et viser une gestion optimum en généralisant le goutte-à-goutte.
Conclusion : La terre nourrira-t-elle ses enfants demain ? L'Algérie nourrira-t-elle ses enfants demain ?
L'Algérie peut nourrir ses enfants demain est la première conclusion, à la condition toutefois d'aller vers de nouveaux concepts et moderniser l'agriculture impérativement.
Considérant l'interdépendance des économies dans ce monde décloisonné, il ne semble plus possible de poser la question de la sécurité alimentaire sous le seul angle national. Aucun pays, même s'il se concentre sur ses moyens nationaux, ne peut viser l'autosuffisance alimentaire absolue.
Il s'agit donc de rechercher un équilibre dynamique entre consommation, production, importations et exportations. Maîtriser les produits essentiels comme les céréales, dans leur production, qui doit atteindre un niveau minima critique mais aussi ,savoir acheter dans les meilleures conditions. Il faut exporter ce que l'on sait et peut faire à l'optimum, considérant les ressources hydriques disponibles, la qualité des sols et les caractéristiques des produits agricoles. La production et l'exportation d'huile d'olive est une option possible.
Il faut relever ce défi avec des ressources hydriques limitées et donc rechercher impérativement des réserves de productivité.
Moderniser l'agriculture est un impératif pour gagner en productivité et compétitivité et poser en termes nouveaux la question de l'irrigation et des choix de variétés en recherchant toujours la moindre consommation en eau et les meilleurs rendements.
L'agroindustrie se révèle comme le moyen pour moderniser l'agriculture qui constitue son amont et peut mener les agriculteurs vers des modes d'organisation et des règles de fonctionnement modernes.
Libérer les initiatives privées et encourager l'innovation, l'initiative et l'excellence.
Maîtriser le dessalement pour devenir un leader dans la fabrication d'équipements et de membranes.
La terre nourrira-t-elle ses enfants demain vs l'Algérie nourrira-t-elle ses enfants demain ?
Le stress hydrique est appelé à s'intensifier et devenir plus traumatisant dans le monde. Les panelistes et la salle en conviennent. Il n'est pas exclu, dans un futur proche, de voir apparaître et se disséminer des conflits pour l'eau qui pourraient être aussi, sinon plus importants, que les conflits pétroliers. Nous le voyons déjà en Palestine, nous commençons à l'entrevoir pour le Tigre et l'Euphrate, mais aussi pour le Nil demain.
Une inquiétude forte est apparue quant aux conflits prévisibles et liés à l'eau. Le partage des eaux du Nil entre les pays en amont, risque d'avoir un effet boule-de-neige dans la région des Grands Lacs en Afrique et, prolonger l'instabilité de l'Arc sahélien impliquant la Libye, le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie. Au Moyen-Orient avec le Jourdain, le Tigre et l'Euphrate, des facteurs d'instabilité resteront récurrents dans un avenir proche.
La question de la faim dans le monde ne devrait pas trouver de solution dans un horizon prévisible. L'Afrique sub-saharienne est particulièrement exposée. Cela se traduira pour notre pays, par des pressions migratoires et une accentuation de l'instabilité dans le Sahel.
L'accroissement de la demande de produits alimentaires conjuguée à l'interconnexion des marchés boursiers dans le monde, de ceux-ci avec ceux des commodités et des produits alimentaires de base (céréales, sucre, café, etc.) impacteront inévitablement les prix et les emporteront dans des logiques boursières spéculatives privilégiant la volatilité. Ceci milite pour l'autosuffisance alimentaire car notre pays est doublement exposé aux mouvements erratiques des marchés boursiers internationaux, par le pétrole que nous exportons et par les produits alimentaires que nous importons.
La réussite du Forum d'Alger a été rendue possible par l'intérêt accordé au forum par Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, par la participation active aux débats de Abdelmadjid Attar, ancien ministre des Ressources en eau, Tahar Aïchaoui, directeur d'études au ministère des Ressources en eau, par le représentant du ministère de l'Agriculture, par l'équipe représentant le groupe Benamor, Me Sadli, Messaoud Chebbah et Hocine Ladjama qui ont communiqué aux présents leur enthousiasme, par Rabah Allam, PDG d'ACI et Abdelkader Meberbèche qui nous a présenté son invention portant sur la distribution d'eau primée à Genève.
Nous voulons remercier les sponsors qui ont soutenu le deuxième Forum d'Alger, la Société Générale, la Sosemi, etc.
* Responsable du Cabinet Emergy


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