Cette initiative de l'association culturelle Kalima est un hommage à la mémoire de l'artiste peintre du village Eldjabia (commune de Boukhlifa), décédé en 2008 d'un arrêt cardiaque. Les deux halls d'exposition du Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa ont abrité (depuis le 5 juin et jusqu'à hier), les journées nationales d'arts plastiques. Une manifestation de beaux arts tout en séduction, douce et enivrante “corruption” des sens de l'esthète. Le raffinement pictural et un certain génie de la sculpture dans une communion et une symbiose quasi mystiques “diffusent” une étrange atmosphère tissée de sublime profane et d'envoûtant sacré… Cette initiative de l'association culturelle Kalima est un hommage à la mémoire de l'artiste peintre Bensalem Ikhlef (1946-2008) du village Eldjabia (commune de Boukhlifa), décédé en 2008 d'un arrêt cardiaque. Deux toiles, signées par le défunt, sont exposées à cette occasion dans le hall du rez-de-chaussée, à l'entrée principale. Un coup de pinceau de maître, fin et perfectionniste, le souci de la recherche chromatique, un fond subliminal de mélancolie chronique, métaphysique, c'est ce qui se dégage de ces deux seules toiles de feu Ikhlef Bensalem qu'est venu présenter Samir, l'un des enfants. Le défunt, qui a laissé un legs d'une trentaine de magnifiques toiles, a déjà exposé à Alger, Tizi Ouzou, Guelma… “Nous avons lancé une quarantaine d'invitations à travers le pays mais, pour l'instant, seule une dizaine de participants artistes plasticiens ont répondu présent.” De Jijel, nous est venu Mohammed Manaâ avec quelques-unes de ses œuvres, Ghezali Rabei avec son style semi-figuratif est de Chlef mais habite Oran. Assez original, Djilali Yechkour est venu représenter “modestement” Tissemsilt. Et ne manque pas d'attirer l'attention des nombreux visiteurs avec ses bouteilles contenant des sculptures miniatures, une échelle et autres objets… Sa technique ? Un secret. Et Djilali Yechkour est également versé dans le théâtre, spécialisé dans le monologue. Sa troupe s'appelle Ethoulathi El Hadj Google echouwaf. Les autres hôtes de ces journées nationales d'art plastique ne manquent pas de talent. Ils sont d'Alger, Bouira, Bordj-Bou Arréridj, Jijel, Oued Souf… “…Comme c'est une première expérience, nous ne pouvons que nous féliciter de tant de participation, les prochaines journées attireront davantage de wilayas”, commente l'exposant, également membre de l'association organisatrice Kalima. Le président de l'association, Djamel Chaâbane, n'a pas tari d'éloges à l'endroit de Salem Benathmane, premier responsable de la DJS de la wilaya de Béjaïa, pour n'avoir ménagé aucun effort et assuré hébergement et transport (pour les convives). Et, inévitablement, loi naturelle, n'est-ce pas, un, deux, parfois trois artistes subjuguent particulièrement, se distinguent par l'envergure esthétique et le degré d'élaboration plastique de leurs œuvres. C'est le cas Bahia Sellami de Béjaïa, qui décolle tout en splendeur et majesté dans cette galerie du TRB aussi bien en peinture qu'en sculpture. Elle “travaille” également sur “de la porcelaine à froid”, dit-elle, en ajoutant que “la recette est sur Google”. Volet peinture, l'artiste a recours à la gouache, à l'acrylique et à l'huile. Ainsi qu'à d'autres matières pour certains de ses tableaux en relief. Bahia Sellami exposera ses sculptures à Paris-Plage du 1er au 30 juillet prochain. C'est aussi le cas de Abdelaziz Mohad, également béjaoui, beaucoup plus sculpteur sur bois – confectionneur de superbes bateaux et autres voiliers enchanteurs pour décoration de salons, vestibules et bureaux – que peintre. Bien que… “Une découverte !”, avoue le président de l'association Kalima.