La revalorisation est fragmentée sur trois périodes qui s'étaleront jusqu'en juillet 2012. Le conflit syndical qui oppose, depuis plusieurs jours, la corporation des postiers à leur direction serait donc à son épilogue, et ce, au terme de plusieurs rounds de négociations très serrés. Le dernier en date remonte à pas plus tard que jeudi où un accord, annonçant une augmentation substantielle des salaires de base de l'ordre de 30% pour l'ensemble des postiers et la révision des indemnités, a été signé. Les négociations ont eu lieu entre M. Zerargua, directeur général de la Poste, et la Fédération nationale des travailleurs de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, conduite par Mohamed Tchoulak, sous l'œil bienveillant du ministre en charge du secteur mais avec pour grand absent le syndicat d'entreprise, visiblement, en proie à de grandes dissensions. En somme, l'accord signé stipule une augmentation de 20% à partir du 1er juillet de l'année en cours en plus de 5% sur le salaire de base dès le 1er janvier 2012, suivis de 5% autres prévus pour juillet de la même année. Cette décision intervient dans un moment crucial après l'échec des pourparlers, qui, initialement, portaient sur une augmentation qui ne saurait dépasser les 15%, comme recommandé par le conseil d'administration tenu mercredi dernier. Considérée comme dévalorisante par le partenaire social, la proposition a été confrontée à un refus catégorique sonnant le glas pour un mouvement de protestation qui ne pouvait que se radicaliser. En plus de la poursuite de la grève, la menace comprenait un éventuel sit-in devant le Premier ministère pour dénoncer cette impasse. En sapeur-pompier, Moussa Benhamadi, ministre en charge du secteur, a dû encore une fois anticiper et mettre un terme à cet enlisement en réunissant, jeudi, les protagonistes à la table des négociations. Il en est ressorti, en substance, le plafonnement de l'IEP de 64 à 68%, le réajustement du régime indemnitaire avec la prime de panier portée à 350 DA/jour et la prime de transport qui passe de 1 000 à 2 700 DA, soit une augmentation de 200 DA par palier. L'on relève aussi la prime de caisse fixée à 2 000 DA pour un guichetier, 2 500 DA pour un caissier et 4 000 DA pour un caissier principal. La prime de vérificateur est de l'ordre de 4 000 DA tout comme celle de l'intervention et l'exploitation. La prime de responsabilité pour un chef de bureau ou un chef de département est de l'ordre de 2 000 DA et la prime de risque connaît une augmentation de 50%, soit 3 000 DA pour le convoyeur et le chauffeur de transport de fonds. Il a été décidé aussi une prime pour comptable de 2 000 DA et 4 000 DA pour un comptable principal. À cela s'ajoute l'indemnité de zone : selon le barème en vigueur, le dispositif de l'avancement horizontal, le dispositif de la promotion, la révision de la nomenclature des postes de travail, l'avancement de deux classes pour les agents ayant atteint l'âge de 55 ans et le repositionnement des personnels dans les fonctions réellement exercées. À cet accord, vient se greffer la mise en place d'un plan de redressement immédiat à l'effet de s'adapter aux objectifs économiques devant lui permettre d'améliorer ses performances, la diversification de ses produits et services et la rationalisation de ses dépenses. À ne pas perdre de vue que les postiers ont déjà bénéficié d'une augmentation en 2010. Une année dont le bilan financier a été déficitaire, ce qui n'arrange en rien les affaires de la Poste dont les prestations sont jugées en deçà des attentes de plus de 12 millions de clients. Quoi qu'il en soit, il a été convenu d'élaborer, dans les meilleurs délais, un dispositif permettant de quantifier et de valoriser le service public et d'engager le processus de rémunération du service universel de la Poste à travers un contrat-plan. Le développement de la ressource humaine, par ailleurs, mis en exergue à travers, entre autres, un plan de formation et l'amélioration du plan de gestion des carrières. Le volet communication n'a pas été omis, à l'occasion traduit par la mise en place, en concertation avec le partenaire social, d'une politique de communication en direction du collectif des travailleurs les sensibilisant sur la situation réelle d'Algérie Poste faisant ressortir ses capacités potentielles et l'état réel de ses moyens.