Existe-t-il un service d'hygiène pour les facultés et autres cités universitaires ? Si l'on se réfère à la réalité, la réponse est non. Les intoxications alimentaires, qui font ravage au sein des cités et facultés, mettant en danger les étudiants, ne semblent pas déranger pour autant les responsables. Ce n'est pas le cas des syndicats. En effet, dans un communiqué signé par trois représentants de syndicats estudiantins (UGEA, UNJA et Ugel), l'hygiène qui fait défaut au sein d'une pizzeria à l'intérieur de la FAC de droit de Ben Aknoun suscite l'ire de ces syndicats. Ces derniers remettent en cause, en outre, le laxisme des responsables de la faculté et le manque d'application. “Il est temps de leur dire : ‘Dégagez'”, réclament-ils, en exigeant la fermeture pure et simple du club 1 qui “est dépourvu de toute condition d'hygiène, sans parler des canalisations crasseuses à l'intérieur même de la cuisine”, lit-on dans le communiqué de l'Ugel. Ce communiqué n'en restera pas là, puisqu'il dénonce les prix élevés qui sont loin d'être à la portée des étudiants. “Il n'existe aucune différence entre les prix à l'intérieur de la fac et à l'extérieur… Ceci, sans oublier le mauvais traitement réservé aux étudiants (clients)”, lit-on dans le communiqué. Les rédacteurs de ce “coup de sang” vont jusqu'à évoquer le harcèlement dont sont souvent victimes les étudiantes dans ce club 1. “Aujourd'hui encore, le responsable de ce club se permet des invectives à l'adresse des étudiants…” L'Ugel s'insurge contre ces comportements qui ne sont d'aucun lien avec la morale universitaire et sollicite une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire et faire cesser le massacre. Même son de cloche du côté de l'UGEA et l'UNJA qui estiment qu'il n'est pas possible de voir les étudiants manger dans un lieu encrassé qui ne répond à aucune norme d'hygiène. “Les rats ont investi les lieux jusqu'à la cuisine dudit club appelé club n°1. Un club adjacent des canalisations où se dégagent des odeurs nauséabondes”. Les communiqués dont Liberté détient des copies sonnent comme un cri de détresse pour contraindre la direction de la fac de droit de prendre ses responsabilités et requièrent, de ce fait, une application rigoureuse des critères de santé et de propreté, mais aussi la révision des prix qui vont avec le pouvoir d'achat des étudiants et la mise en place d'un tableau indiquant les prix. En somme, à travers ces communiqués, il s'agit d'imposer une hygiène implacable aux restaurants privés dignes des lieux où ils exercent. Cela donnera peut-être à réfléchir et, surtout, permettra aux autres facultés et cités universitaires d'agir pour mettre un terme aux dangers qui guettent les étudiants jusque dans leurs assiettes et sandwichs au moment où les intoxications alimentaires se font de plus en plus coutumières.