Les concessionnaires automobiles tiennent à sensibiliser le citoyen sur les gains qu'il peut engranger en achetant un véhicule neuf ici en Algérie. “Une voiture neuve achetée en Algérie est moins chère que le véhicule de moins de trois ans importé de France”, dira M. Achaïbou, PDG du groupe Achaïbou, au cours d'une conférence qu'il a animée, hier, dans son siège. D'emblée, Abderahmane Achaïbou rappelle que sur les trois millions de voitures que compte le parc national, plus de 70% ont plus de 10 ans d'âge. “Plus d'un million de véhicules ne sont bons qu'à la casse”, ajoute-t-il. Les défaillances mécaniques portent malheureusement le nombre de décès par accident à 4 millions/an, soit 11 morts par jour. Le coût des accidentés de la route est estimé à près de 6 millions de DA pour une collectivité et par personne. Pis, soulignera le conférencier, plus de 80% des véhicules de moins de trois ans importés sont trafiqués. Pour rappel, plus de 50 000 voitures d'occasion sont importées annuellement en Algérie. Cette opération renvoie le rajeunissement du parc aux calendes grecques. “Il faut importer plus de 200 000 véhicules neufs chaque année pour pouvoir rajeunir le parc”, précisera M. Achaïbou. Ainsi, cette action permettra l'émergence d'un marché d'occasion à partir de véhicules neufs. Les représentants des marques asiatiques, en l'occurrence Hyundai et Kia, ont démontré les bienfaits d'une option d'achat locale que l'importation. Une Peugeot 206 d'occasion, de moins de trois ans, essence, 1.4, 4 portes achetée, selon eux, à 6 100 euros de France, en ajoutant son transport (700 euros), coûtera 6 800 euros. Ce qui équivaut à 680 000 DA. En additionnant, les droits de douanes (15%), la TVA (17%) et les redevances douanières, le prix du véhicule sera de 918 000 DA TTC. Or, la même voiture avoisinerait les 750 000 DA vendue chez le concessionnaire en Algérie. En outre, le véhicule d'occasion importé consomme exagérément la pièce de rechange, pollue l'atmosphère et permet toutes sortes de trafics de stupéfiants, d'armes, d'alcool… à l'étranger, le client paye cash son véhicule alors qu'en Algérie, il peut choisir la formule de crédit Cnep, les banques Société Générale ou Baraka. Le véhicule d'occasion importé n'est également pas garanti. Par ailleurs, les concessionnaires emploient, en moyenne, 200 personnes chacun directement ou indirectement. “On peut retenir le chiffre de 13 000 emplois indirects dans le réseau de service après-vente et de maintenance et 2 000 postes directs, soit un total de 15 000”, dira le PDG du groupe. B. K.