Quoi de plus dramatique que d'avoir des démêlés avec la justice sans être directement lié dans les délits pour lesquels la machine judiciaire a été mise en branle ! En effet, des cas de figure de ce genre peuvent être recensés surtout lorsque l'on ferme les yeux sur des dépassements ou carrément des violations de la réglementation pour rendre service à un ami en qui nous avons une confiance aveugle. User de son poste de travail pour rendre service peut, parfois, s'avérer fatal et ouvrir les portes de la prison. C'est du moins ce dont viennent de se rendre compte, à leurs dépends, des employés de la poste d'Hussein-Dey. En effet, quatre employés dont deux femmes risquent des peines de prison pour un délit qu'ils n'ont pas planifié mais dont ils se sont rendus complices. “Négligence apparente ayant abouti à un détournement de deniers publics”, c'est le grief retenu par la chambre d'accusation près le tribunal d'Hussein-Dey contre les quatre employés de la poste. Outre ces quatre employés, un inspecteur principal au Trésor public et cinq autres accusés dont deux femmes sont impliqués dans cette affaire actuellement en instruction. La principale accusée de détournement de deniers publics, faux et usage de faux, n'est autre que la propre femme de ménage de la victime. Cette dernière s'est vu délester de la somme de 125 millions de centimes de son propre compte CCP en plusieurs retraits à la poste d'Hussein-Dey. En fait, tout a commencé au mois de novembre 2010 quand la victime a quitté l'Algérie vers la France en prenant soin de laisser la clé de la maison à la femme de ménage pour s'en occuper. Et c'est en fouillant l'armoire de la victime qu'elle trouvera des documents personnels dont des chèques postaux vierges. Une aubaine à ne pas rater mais une aide précieuse s'avère très utile pour pouvoir utiliser les chèques de la victime. Et c'est ainsi que plusieurs autres personnes sont sollicitées pour concrétiser le plan machiavélique. D'une parente de la victime dont le collègue connaîtrait quelqu'un qui serait en bons termes avec des guichetiers des chèques postaux de la place des Martyrs en passant par des guichetiers de la poste d'Hussein-Dey, habitués à se rendre service mutuellement, l'affaire a pu être conclue. Car il faut préciser que sans la violation de la réglementation sous prétexte de faciliter la mission à des personnes recommandées par des connaissances, le retrait de l'argent n'aurait jamais pu être effectué. En effet, les quatre chèques de la victime ont été encaissés par la personne recommandée sur simple présentation d'une copie de la carte d'identité de la victime. Ceci est contraire à la loi. Tout comme l'encaissement d'une somme de plus de 20 000 DA par un chèque secours. “Une vieille parente malade ne pouvant se déplacer” est le prétexte avancé par la parente de l'accusée pour convaincre les autres complices dont les employés de la poste d'Hussein-Dey qui étaient certes conscients des dépassements mais loin de se douter des conséquences. Le pot-aux-roses a été découvert par la victime en janvier dernier. Une enquête a été ouverte et 10 accusés dont des employés du bureau de poste d'Hussein-Dey où les opérations de retrait ont été effectuées.