Les familles des 17 marins pris en otages depuis janvier au large de la Somalie ont durci leur mouvement de protestation. Elles ont passé, hier, leur première nuit devant le siège de la direction d'IBC, (International Bulk Carriers), filiale de Cnan Groupe, propriétaire du navire “MV Blida”. Munies de sacs de couchage, de couvertures et de quelques ustensiles, les 17 familles venues de plusieurs wilayas du pays ont décidé de camper devant l'enceinte de l'armateur du “MV Blida” jusqu'à la satisfaction de leur principale revendication. De nombreux habitants du quartier, notamment des adolescents, sont venus la nuit leur apporter quelques conforts notamment des sandwichs, du café et des bouteilles d'eau. Certaines femmes âgées et malades ont mal supporté les conditions de ce séjour forcé, mais elles affichent une détermination sans égale. “Notre calvaire comme celui de nos enfants durent plus de six mois et nous n'avons pas cessé de frapper à toutes les portes dans l'espoir de retrouver nos enfants et nos maris, mais en vain”, déplore la femme d'un otage. Les proches des marins ont été empêchés, jeudi, de se regrouper devant le siège de la Présidence. Ils ont été mal accueillis et bousculés par des policiers avant d'être forcés de monter dans un bus. Les familles des 17 marins ont été surprises par l'attitude des policiers déployés en grand nombre pour interdire ce rassemblement qui intervient trois jours après celui observé devant l'ambassade de Jordanie. “Nous ne comprenons pas cette interdiction et ce mépris alors que parmi nous, il y a des femmes malades et des enfants”, affirme la femme d'un otage. Un autre manifestant se dit “outré par le comportement des autorités et des policiers envers des familles qui ne sont là que pour crier leur douleur et demander aux pouvoirs publics de faire quelque chose pour permettre la libération des membres de leur famille”, précise-t-il. Et d'ajouter : “Ce n'est pas normal que les Jordaniens nous accueillent et nous écoutent alors que les responsables algériens nous ferment les portes”, affirme la mère d'un autre otage. Pour rappel, les familles ont été reçues récemment à l'ambassade de Jordanie, pays d'où est originaire l'affréteur du vraquier céréalier. Les responsables jordaniens avaient indiqué à leurs hôtes qu'ils ignorent tout de l'affréteur et de la société qu'il représente, mais ont promis de prendre le dossier en charge. Sur l'avancement des négociations, rien ne bouge, affirment ces familles. Pour rappel, les 17 otages algériens faisaient partie des 27 membres d'équipage du vraquier céréalier le “MV Blida” de la Cnan battant pavillon Algérie. Ce navire cargo qui s'apprêtait à rejoindre Dar Essalam en Tanzanie s'est fait attaquer, il y a cinq mois, par des pirates au large de la mer d'Oman peu de temps après son départ du port de Salalah.