Les familles des 17 marins pris en otages par des pirates somaliens ont été empêchées, avant-hier jeudi, de se regrouper devant le siège de la Présidence, par les forces de l'ordre déployées sur les lieux. Les familles des otages, venues de plusieurs wilayas du pays, ont été surprises par l'attitude des policiers déployés en grand nombre pour interdire ce rassemblement qui intervient trois jours après celui observé devant l'ambassade de Jordanie. “Nous ne comprenons pas cette interdiction et ce mépris alors que parmi nous il y a des femmes malades et des enfants”, affirme l'épouse d'un otage. Un autre manifestant se dit “outré par le comportement des autorités et des policiers envers des familles qui ne sont là que pour crier leur douleur et demander aux pouvoirs publics de faire quelque chose pour permettre la libération des membres de leur famille”, précise-t-il. Après cette interdiction, les 17 familles ont décidé de se rassembler une fois encore devant le siège de l'entreprise IBC, (International Bulk Carriers), une filiale de Cnan Groupe, propriétaire du navire “MV Blida”. Ils ont décidé de revenir sur les lieux dimanche mais cette fois-ci pour y passer la nuit. “Nous allons dormir devant le siège d'IBC jusqu'à ce qu'on daigne nous écouter”, nous a affirmé Mlle Benkaci dont le jeune frère figure parmi les otages algériens. “Ce n'est pas normal que les Jordaniens nous accueillent et nous écoutent alors que les responsables algériens nous ferment les portes”, affirme la mère d'un autre otage. Pour rappel, les familles ont été reçues récemment à l'ambassade de Jordanie, pays d'où est originaire l'affréteur du vraquier céréalier. Les responsables jordaniens avaient indiqué à leurs hôtes qu'ils ignoraient tout de l'affréteur et de la société qu'il représente mais ont promis de prendre le dossier en charge. Pour rappel, les 17 otages algériens faisaient partie des 27 membres d'équipage du vraquier céréalier le “MV Blida” de la Cnan battant pavillon algérien. Ce navire cargo qui s'apprêtait à rejoindre Dar Essalam en Tanzanie s'est fait attaquer, il y a presque cinq mois, par des pirates au large de la mer d'Oman peu de temps après son départ du port de Salalah. En plus des 17 Algériens, sont retenus également en otage des Philippins, des Ukrainiens, des Jordaniens et des Indonésiens.