Les 17 marins Algériens du vraquier MV Blida arraisonné et détourné le 1er janvier dernier par des pirates somaliens, ont appelé leurs familles mercredi matin, a confirmé à elwatan, Nasser Mansouri, directeur général d'IBC (International Bulk Carriers), une filiale de CNAN Group. "Nous sommes malades. Ils nous ont oubliés et personne ne cherche à nous secourir", ont déclaré, en larmes, les captifs Algériens à leurs familles, a indiqué également à elwatan.com, Achour Abdelkhader, dont le frère Achour Mohamed, marin depuis 32 ans et père de deux enfants, est retenu comme otage, avec les autres membres de l'équipge du Blida, depuis deux mois par les pirates somaliens. "Les familles sont très inquiétes pour leurs enfants. Cet appel nous a déchiré le coeur. Nous voulons désormais que le Président de la République s'occupe de ce dossier. Il est temps qu'il nous ramène nos proches. Ces derniers vivent une véritable tragédie", relève encore, avec beaucoup d'émotion dans le regard, Achour Abdelkhader. Cependant, pour Nasser Mansouri, il n'y a pas lieu de paniquer "car ces appels ne reflètent pas la situation réelle des marins Algériens". Et pour cause, selon notre interlocuteur, "les marins Algériens ont été contraints par les pirates somaliens à transmettre ces propos alarmants à leurs familles. C'est une manoeuvre pour mettre davantage de pression sur les négociateurs", explique-t-il. Mais, justement, concernant ces négociations, le DG d'IBC, une entreprise de transport maritime qui a affrêté le "Blida" à la compagnie jordanienne "Cement Traders Incorporated" (CTI), assure qu'elles "n'ont pas été rompues". "Nous avons prévenu les familles que les pirates vont obliger vos enfants à vous appeler pour vous dire qu'ils vont mal. Nous savons très bien que c'est leur tactique pour renforcer leur position dans les négociations", confie à elwatan.com Nasser Mansouri. D'après notre interlocuteur, les familles des 17 marins Algériens ne doivent aucnement paniquer. "Elles doivent nous faire confiance car moi-même j'ai parlé le 17 février dernier avec un des marins où il m'a assuré qu'ils sont en bonne santé. Aucun acte de violence n'a été commis à leur encontre", précise encore Nasser Mansouri selon lequel aucune rançon n'a été demandée jusqu'à présent par les pirates somaliens. "Leurs revendications ne sont toujours pas claires. L'armateur jordanien maintient toujours le dialogue avec ces pirates. Je suis certain que dans les jours à venir, nous aurons de bonnes nouvelles", tente de rassurer le DG d'IBC. Des assurances qui ne sont pas partagées, toutefois, par les familles des marins captifs. Ces familles critiquent vigoureusement l'immobilisme de la diplomatie Algérienne qui demeure "muette" sur ce dossier, accusent les proches des marins Algériens. "La cellule de crise installée au ministère des Affaires Etrangères ne prend même pas la peine de nous informer sur l'évolution de la situation. En dirait que le sort de nos proches ne les préoccupe même pas", s'indigne pour sa part Achour Abdelkhader qui ne demande, finalement, qu'une chose : revoir un jour son frère pris en otage depuis deux mois au large de l'océan indien.