L'arboriculture et les forêts localisées dans les régions du Dahra, la Mitidja et les monts du Cheliff sont livrées à la merci des champignons, des virus et aussi des insectes ravageurs. Les rosacées et plus particulièrement les poiriers et les pommiers sont menacés par la tavelure et le feu bactérien au niveau d'Oued El-Alleug et El Abadia dont la prolifération est due aux changements climatiques, indique un spécialiste en la matière. Contactés par nos soins, les services de sécurité de Oued El-Alleug, tout en confirmant l'information, veillent au grain de cette situation qui a frôlé la destruction totale des vergers. Sur ce registre, quelques arboriculteurs de ladite région assistent impuissants à la mort au ralenti des poiriers sérieusement attaqués par le feu bactérien. Il faut savoir que le feu bactérien est l'une des plus dangereuses maladies des poiriers et pommiers dont l'agent pathogène est connu sous le nom d'Erwinia Amylovora. Selon un agronome et un spécialiste des forêts de la Mitidja, cette maladie anéantit les feuilles qui, par la suite, se flétrissent puis se noircissent. Des branches entières peuvent se dessécher en quelques jours seulement. Dans la commune d'El Abadia et plus précisément au douar Chekalil, longeant l'oued Cheliff (Aïn-Defla), la tavelure a complètement ravagé les poiriers, indique un fellah du nom de Saâdi. Selon lui, ce champignon, qui tue en silence, connu sous le nom de maladie cryptogamique, se manifeste par des taches fluctuantes lequel génère un aspect granuleux qui risque de causer un dépérissement partiel de la récolte si aucun traitement n'est introduit. D'autre part, les forêts, à leur tour, sont également menacées par la chenille processionnaire qui continue à dévorer notamment le pin d'Alep et le maritime à Frenay (Tacheta), Koléa (Sidi Bouzid) et à Attatba, indiquent nos sources. Il est à noter que les services des forêts de la wilaya de Tipasa ont procédé en1994 au reboisement de la forêt de Cherchell. Cette opération a largement contribué au développement de l'écosystème dans la région. Cependant, le manque de civisme et l'indifférence des estivants a fait que la plage des trois îlots de Cherchell, jouxtant la forêt, est devenue un dépotoir de sachets noirs, envahissant ainsi cet espace vert. Selon les spécialistes en la matière, pour freiner la dévastation des forêts par la chenille processionnaire, un lâcher d'oiseaux prédateurs tels que la mésange bleue, espèce en voie de disparition en Algérie, et le coucou, un oiseau de bois très connu, s'impose pour limiter les dégâts. L'élevage du Calosome, un coléoptère de couleur verdâtre, véritable prédateur des chenilles, reste indispensable pour le nettoyage préventif des forêts. Dans ce même ordre d'idées, la lutte microbiologique (curative) par la culture de la bactérie dite bacillus Thuringiens, en utilisant les moyens héliportés, reste également très efficace pour annihiler cet insecte ravageur.