Une descente musclée, combinée par les services de la police et de la Gendarmerie nationale, a eu lieu mardi soir dans les cabarets de Béjaïa, plus exactement dans la station balnéaire de Tichy où la population a récemment protesté contre le comportement outrageux des proxénètes et des prostituées. Cette opération, la septième depuis les derniers évènements qui ont secoué cette paisible ville, s'est soldée par l'interpellation d'une dizaine de jeunes filles, toutes majeures, et de jeunes qui n'avaient pas en leur possession des pièces d'identité. Et si cette descente se veut une opération coup-de-poing dans ce milieu où prostitution, argent et drogue font bon ménage, il est évident que les services de sécurité visent à identifier et à mettre en place un fichier de jeunes femmes, mais aussi de proxénètes issus de plusieurs wilayas du pays. Répondant à l'appel de la population locale, l'Etat a réagi en sensibilisant les services compétents pour les traduire devant la justice, sur la base du flagrant délit. Surtout que ces mêmes personnes, en l'occurrence les prostituées, ont avoué “être les esclaves du chantage” d'individus sans scrupules qui s'organisent en réseaux. Si certaines de ces prostituées ont carrément reconnu avoir exercé le plus vieux métier en assumant leur “statut”, d'autres, en revanche, ont tenté, par divers subterfuges, d'échapper aux griffes des services concernés. D'ailleurs, certaines d'entre elles ont décliné aux professionnels des médias présents d'autres “statuts”, à savoir “femme mariée”, “mère au foyer”, “étudiante”, “invitée” ou encore “locataire dans un hôtel”, c'est-à-dire “touriste”. Lors d'un point de presse, en présence des officiers de la GN de Béjaïa, le chef de sûreté de daïra de Tichy, le commissaire Idir Arkoun, a révélé que depuis ces évènements, pas moins de 6 descentes ont été effectuées dans les cabarets et autres boîtes de nuit où pas moins de 162 personnes ont été interpellées et identifiées, avant d'être relâchées. Ce jour-là, ce sont six établissements hôteliers et 12 véhicules qui ont été touchés par les jets de projectiles des manifestants. Du coup, rassure-t-il, “les choses ont commencé à rentrer dans l'ordre et le travail de fond se poursuit pour que ces établissements préservent leur réputation dans le cadre de la réglementation en vigueur. Nous coordonnons parfaitement nos actions avec les gendarmes pour arriver à assainir la situation. Il y a eu un travail qui a été fait, mais on a fini par maîtriser l'état des lieux”. Certaines de ces opérations ont été conjointement menées avec les éléments de la GN de Béjaïa afin de coordonner les informations et parer à d'éventuels dérapages. Autrement dit, ces établissements poursuivront leur activité conformément aux cahiers des charges et toute anomalie signalée fera l'objet d'une perquisition des lieux. Surtout que l'été s'installe et les familles commencent à débarquer dans les hôtels, les plages et autres sites de loisirs et de détente.