La station balnéaire de Tichy, à une vingtaine de kilomètres de Béjaïa, a vécu de graves incidents survenus durant la nuit de jeudi dernier. Huit établissements hôteliers ont subi des dégâts énormes. Plusieurs habitants qui avaient manifesté, jeudi, contre la prolifération de la prostitution, affirment «n'être pas des islamistes», mais disent «réclamer l'arrêt du phénomène de la prostitution qui prend des proportions alarmantes dans cette zone du littoral». «Nous n'appartenons à aucun mouvement ni association. Nous sommes de simples citoyens qui luttent contre le tourisme sexuel», soutient un des habitants. Plusieurs dizaines d'habitants de la cité balnéaire de Tichy se sont réunis, en fin d'après-midi d'hier, pour «discuter des événements de jeudi dernier et décider des suites à donner à cette protestation visant à combattre la prostitution». Un habitant se plaint: «On ne peut pas sortir en famille. Des filles sortent de ces discothèques en tenues indécentes et transgressent par leur comportement nos traditions et nos mœurs», affirme-t-il tout en se disant «condamner le recours à la violence, à la destruction des biens». Dans la soirée de jeudi dernier, une soixantaine de jeunes a bloqué la RN9 menant à Sétif. Les protestataires ont par la suite observé un sit-in devant le commissariat de la sûreté de la daïra de Tichy, pour demander de mettre un frein à la prostitution. Peu de temps après, le rassemblement, censé être pacifique, dégénère. Certains jeunes surexcités se sont attaqué à l'aide de pierres aux façades vitrées des hôtels et aux boîtes de nuit. Les véhicules qui étaient garés dans les parkings ont aussi fait les frais de la descente punitive des assaillants. «Mes clients qui étaient en train de dîner étaient pris de panique. Les familles ont vu leurs voitures saccagées», déplore un chef d'établissement hôtelier. Les huit propriétaires d'hôtels ont déposé plainte, vendredi dernier, contre 25 présumés auteurs «d'actes de destruction de biens privés». Cette mesure a été prise à l'issue d'une réunion, tenue le lendemain du saccage, par les propriétaires d'hôtels qui ont été victimes de destruction. «Certains clients dont la voiture a été endommagée ont aussi déposé plainte», fait savoir un gérant d'un complexe touristique. «Les assaillants ont forcé l'accès principal de mon hôtel et ont brisé les vitres avant de saccager des voitures garées dans le parking», raconte un chef d'un établissement hôtelier. «Les dégâts sont inestimables. Les familles étaient paniquées par cette violence», affirme un autre gérant d'un complexe touristique. «Nous sommes pour la préservation des bonnes mœurs, mais nous exploitons nos hôtels en toute légalité», se défend, de son côté, le gérant d'un hôtel. «Les auteurs de ces actes de violence ont profité de l'occasion pour casser et commettre des vols», soutient un autre propriétaire d'un hôtel. Un autre gérant d'hôtel affirme qu'«un jeune, qui tentait de voler de l'argent de la caisse de la discothèque, a été neutralisé par un de ses agents de sécurité avant de le déférer devant la sûreté».