La Banque d'Algérie se dotera, à partir du 2e semestre 2011, d'un système de notation de banques qui a pour objectif essentiel de préserver la stabilité du système financier, a annoncé jeudi à Alger le gouverneur de cette institution. La mise en œuvre de ce système, correspondant à la modernisation en cours de la centrale des risques, “donnera une orientation plus opérationnelle, à l'approche risque, de la supervision”, a affirmé Mohamed Laksaci, à l'ouverture d'une journée technique destinée aux inspecteurs de la Banque d'Algérie. Ce nouveau dispositif, élaboré selon les standards internationaux, vise en particulier à “renforcer la capacité de détection précoce de vulnérabilité des banques et établissements financiers afin de préserver la stabilité du système financier et la protection des déposants”, a-t-il expliqué. Selon le gouverneur de la Banque centrale, la mise en œuvre de ce système constitue l'aboutissement de trois ans de travail accompli par de jeunes inspecteurs avec la collaboration du Fonds monétaire international (FMI) et du département américain au Trésor, et “dont l'apport qualitatif aux outils de la supervision bancaire dans notre pays est très appréciable”. Le système de notation des banques inclut plusieurs indicateurs de solidité financière et outils de contrôle et d'évaluation, notamment le ratio de solvabilité, le rendement des fonds propres et des actifs ainsi que la gestion des liquidités et des risques bancaires. Pour rappel, en décembre 2010, le gouverneur de la Banque d'Algérie, à l'ouverture d'une réunion avec les présidents-directeurs généraux des banques, au cours de laquelle il a présenté les principales évolutions monétaires et financières pour le 1er semestre 2010, avait annoncé la mise en place d'une nouvelle réglementation portant sur la gestion des risques de liquidité bancaire. Il avait, également, évoqué, la revue, par le comité de stabilité financière, mis en place par la Banque d'Algérie, des onze indicateurs de solidité financière. Quatre nouveaux indicateurs devaient s'ajouter aux onze existants. “Ce comité se penchera davantage sur une approche macrofinancière”, avait indiqué le gouverneur, en précisant que le comité devra tenir compte, au moins, de l'excès de liquidités structurelles et de la nécessité d'améliorer et d'augmenter l'allocation des crédits à l'économie. La mise en place de ce système de notation qui inclut toutes les banques et tous les établissements financiers de la place répond à l'exigence d'élaborer “une politique macro-prudentielle à travers la redéfinition des tâches des banques centrales” au lendemain de la crise financière internationale, souligne M. Laksaci. Elle intervient aussi dans le cadre de la réforme du cadre légal en matière de supervision des banques et de préservation de la stabilité monétaire et financière. Les nouvelles dispositions législatives, introduites dans le cadre de l'ordonnance du 26 août 2010, ont assigné à la Banque d'Algérie “des prérogatives plus larges pour lancer toute investigation au niveau des banques et établissements financiers”. Pour le gouverneur de la Banque d'Algérie, l'intensification de l'échange d'information entre les différentes autorités de supervision du secteur financier, notamment la Banque d'Algérie, la Commission bancaire, le Trésor, l'Autorité de contrôle des assurances et la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob), constitue un outil d'accompagnement du système de notation et permettra de “détecter toute menace à la stabilité”, souligne M. Laksaci.