Déjà en pleine crise de métadinage ayant affecté d'immenses parcelles céréalières, une calamité due aux dernières intempéries qu'a connu la région de Tiaret, la campagne moissons-battages est soumise, à l'instar de l'année dernière, à une série de confusions. En effet, dans les régions à fortes potentialités céréalières, à savoir Rahouia et Mechra-Sfa, les agriculteurs ont été contraints à un fort soulèvement contestant les mesures prises par les services de la CCLS de rabattre jusqu'à 1000 DA le prix du quintal livré, notamment pour le blés dur de moins bonne qualité. Dans ce sillage, nous apprenons, de certaines sources concordantes, que le comité régional interprofessionnel des céréales (CRIC) est en position de prendre en charge le problème afin de compenser le manque à gagner des agriculteurs. Néanmoins, le mécontentement est tout autre à Mahdia où l'association des multiplicateurs céréaliers crie à l'arnaque. Cette dernière, par voie d'une correspondance adressée au ministre de l'Agriculture, dénonce le mélange variétal remarqué sur les semences de blé dur G3 et G4. Une anomalie qui a touché une bonne douzaine de multiplicateurs de Mahdia et Tissemsilt et qui a porté un coup dur à la production. En exergue, les multiplicateurs concernés qui qualifie cette incidence de “crime économique” font état de pas moins de 30 000 quintaux de perte sèche engendrée par le laxisme et la mauvaise gestion des responsables des stations de semences où le produit est stocké d'une manière anarchique et sans aucune séparation variétale. Une plainte à laquelle les autorités compétentes n'ont pas tardé à réagir puisque une commission est, selon certains céréaliers, à pied d'œuvre afin de déterminer les responsabilités. Par ailleurs, pour le bon déroulement de cette campagne, les autorités locales n'ont pas lésiné sur les moyens tant l'inventaire dégagé se veut important avec 836 moissonneuses-batteuses, 3 168 tracteurs, 1 693 bacs céréaliers, 2 175 remorques et 1 330 véhicules aménagés pour le transport des céréales dont 53 appartenant à la Coopérative des céréales et légumes secs (CCLS). Sur un autre volet, la direction des services agricoles (DSA) a pris en compte, dans son agenda, la problématique relative au stockage des céréales en mettant à la disposition des agriculteurs 42 sites de stockage à travers 26 communes pouvant accueillir plus de 2 millions de quintaux. Pour rappel, la surface emblavée a été de 235 000 hectares dont 105 000 de blé dur, 91 000 de blé tendre, 44 000 hectares de fourrage et 1450 hectares pour la production des lentilles et des pois chiches spécifiques au plateau du Sersou.