La saison estivale s'annonce chaude à Oran où la commission de tourisme a procédé à un vaste plan de mise en valeur de 34 plages sur les 50 que compte le littoral oranais. Trente-trois plages ont été définitivement sélectionnées par la wilaya et les directions de l'environnement, de la santé et du tourisme. C'est la course contre la montre qui a été engagée depuis six mois à l'effet de préparer le rendez-vous annuel des adeptes du farniente oranais. La période des vacances, prévue officiellement du 25 juin au 30 septembre de chaque année, s'annonce aussi sous les auspices du tout sécuritaire. Ainsi, la direction de la Sûreté de wilaya d'Oran vient de mettre sur pied un dispositif sécuritaire “spécial été” composé d'une brigade de 3 500 policiers destinés à sécuriser les citoyens au niveau des lieux publics comme les banques, les bureaux de poste, les gares routières et les principales artères de la ville. Cette opération, qui s'inscrit dans le cadre du plan bleu, prévoit la surveillance de ces endroits où les agressions sont légion. Des brigades de police sont d'ores et déjà déployées pour patrouiller dans les différentes rues de la ville. Il s'agit essentiellement des rues Larbi Ben-M'hidi, Mohamed-Khemisti, les boulevards de l'ALN et de l'ANP, Emir Abdelkader, les marchés populaires de la Bastille et de M'dina J'dida, les places du 1er Novembre 1954, du Maghreb, Franz Fanon et Sidi Houari. Les citoyens qui se rendent au niveau de ces emplacements sont particulièrement ciblés par les malfaiteurs. Une importante affluence publique aiguise l'appétit des voleurs en tous genres qui ne reculent devant rien pour se remplir les poches. A côté de ces extrêmes, une enveloppe de l'ordre de 300 millions de dinars été allouée par la wilaya dans la perspective d'assurer quiétude et sécurité aux cinq millions d'estivants attendus cet été à Oran. Durant le mois de juin, 1 750 000 vacanciers ont séjourné sur les 34 plages autorisées à la baignade à travers le littoral oranais qui s'étend d'El Macta (Bethioua) à Madagh (Boutlelis). Sur les trente-quatre plages recensées sur le littoral oranais, seule une est interdite à la baignade, il s'agit de la plage d'Aïn Franine, pour absence d'accès et autres aménagements nécessaires à la sécurité et au confort des estivants. Selon la direction du tourisme de la wilaya, toutes les autres plages de la wilaya sont prêtes à recevoir les estivants. Quelque dix-huit plages sur les trente-trois autorisées à la baignade sont dotées d'un plan d'aménagement, a ajouté le même responsable. En matière de concession des plages, la direction du tourisme a ajouté que neuf parcelles de la corniche oranaise ont été cédées pour cette saison estivale, notamment les plages de Madagh, l'Etoile (Bousfer), Coste (Bousfer), les Andalouses 1 et 2, Saint Rock, Eden Plage et les Dunes. “Neuf parcelles ont été cédées à la concession pour une année renouvelable sur les 19 mises en adjudication”, a-t-on souligné de même source. Les offres des dix parcelles restantes ont été jugées infructueuses, a fait observer la même source, rappelant que la gestion de ces dernières revient de droit aux communes. Une parcelle concédée représente 30% seulement de la superficie globale d'une plage, explique-t-on. Quant aux 70% restants, leur accès est gratuit, conformément aux dispositions réglementaires, a-t-on précisé. Quelque 281 millions de dinars ont été alloués aux communes du littoral oranais pour la préparation de la saison estivale, a-t-on indiqué par ailleurs. Cependant, les accidents de la circulation ont fait plusieurs morts sur la corniche oranaise. Durant le premier mois de la saison estivale, 130 accidents de la route ont causé la mort à huit personnes et fait 160 blessés. Des postes de secours de la Protection civile sont visibles au niveau des points sensibles de la route tortueuse du littoral oranais. Il faudrait s'armer de beaucoup de patience pour parcourir en deux heures les 15 km reliant Oran à St Germain ou St Maurice (Aïn El Turck). Dans un autre contexte, les décès par noyade ont enregistré un pic inquiétant alors que la période estivale venait de commencer. Sur ce plan, quelque 890 personnes ont été sauvées de la noyade durant le mois de juin. De gros moyens ont été déployés par les autorités locales pour endiguer le chômage. Dans ce contexte, 600 jeunes ont bénéficié d'un emploi durant la saison estivale qui a débuté le 25 juin dernier. Ils devront assurer la surveillance des plages autorisées avec, en prime, une formation accélérée aux premiers secours qui leur a été prodiguée lors de leur affectation dans les postes à travers les différentes plages. Cette initiative vient en appui au dispositif de surveillance de la baignade tout le long du littoral oranais. Le dispositif de matériel de surveillance des plages a été renforcé par la réception de cinq nouveaux postes réalisés en dur à Aïn El Turck et Gdyel et l'installation de deux cabines sahariennes à Mers El-Hadjadj. Cinq nouvelles ambulances, un véhicule de surveillance et 12 engins nautiques soutiendront la surveillance des plages et le sauvetage des baigneurs. Il a été également procédé à la délimitation des zones d'utilisation des jet- skis. Malheureusement, une fillette a été fauchée par un engin mécanique au niveau de la plage située à St Germain (Aïn El Turck). Toujours sur le plan de la sécurisation, deux hélicoptères de la Gendarmerie nationale survoleront le littoral oranais. Cette nouvelle disposition sera appuyée par un contingent de 300 gendarmes qui sillonneront les différentes plages de la côte oranaise. D'autre part, quatre parkings dont la réalisation fait l'objet de préparation, contribueront à la réglementation du trafic routier et la lutte contre les stationnements anarchiques au centre-ville d'Oran, en attendant la généralisation de cette opération à travers toute la wilaya. Toutefois, les observateurs du modus vivendi local soulignent l'inadéquation entre le nombre de lits disponibles et l'afflux des vacanciers nationaux et non-résidents. A l'heure actuelle, on dénombre 142 hôtels (onze ont fait l'objet de fermeture pour non conformité) pour un total de plus 12 000 lits. Un parc auquel il faut ajouter les capacités de 17 centres de vacances d'une capacité d'accueil de 3 020 lits, des auberges de jeunesse (185 lits), 6 campings totalisant 2 436 lits et surtout des offres chez l'habitant qui restent difficilement chiffrables. Il suffit pour s'en convaincre de se pencher sur les annonces classées pour prendre la mesure de cette offre et surtout des prix pratiqués. 150 000 DA pour un appartement de base destiné à servir de salon, de salle à manger et de dortoir pour toute une famille souvent élargie aux autres membres de la famille.