Les résidents des cités Sonelgaz ont décidé de monter au créneau en organisant hier un rassemblement devant la direction générale de Sonelgaz au boulevard Krim-Belkacem, à Alger. Venues de plusieurs wilayas, notamment d'Oran, de Sétif et de Constantine, des centaines de familles ont répondu au mot d'ordre lancé par l'Association des résidents des cités Sonelgaz (ARC) afin de dénoncer “le revirement” de la direction de leur société concernant la cession de leur logement qu'ils occupent depuis les années 1990. Ils sont, selon l'ARC, près de 4 000 résidents de ces cités à vivre la même situation à l'échelle nationale dont près de 500 à Alger. “Il n'est pas question de revenir sur des résolutions du conseil d'administration et de l'assemblée générale, portant sur la vente de plus de 2 000 logements”, disent-ils. Les manifestants précisent que ce ne sont pas des logements de fonction, mais des logements à caractère social, habités par des retraités et des agents en activité depuis plus de 17 ans. Et d'ajouter que ces logements ont fait l'objet d'acte de vente en 2006/2007. Un acte de vente qui a fait, selon les résidents de ces cités, l'objet d'annulation unilatérale par la société Sonelgaz. “Le document que la direction voulait imposer est une manière de remettre en question les décisions d'attribution signées en 1993 qui portent sur la cession de ces logements au profit des occupants actuels. Ces résolutions ont été suivies par l'établissement, en 2007, d'actes administratifs de vente dûment signés par les résidents de la cité et par Sonelgaz”, explique M. Cheriti, président de l'association l'ARC. Et d'ajouter : “Le revirement dans la décision de Sonelgaz a été justifié par la direction par la note du Premier ministre portant sur l'annulation de la cession des biens privés de l'Etat. Or, ces logements dépendent du patrimoine de Sonelgaz, donc soumis uniquement à la souveraineté du conseil d'administration.” Il a signalé, par ailleurs, que les représentants de l'association ont tenu une réunion avec le Staff de la direction générale du groupe Sonelgaz le 29 juin dernier. “Après une longue discussion engagée entre les deux parties, nous n'avons pu faire aucune avancée dans le dossier. Le staff de la direction ainsi que le P-DG, M. Bouterfa, n'ont voulu faire aucune concession et campent sur leur décision. Ils nous proposent, en contrepartie, un simple contrat de location pour les agents actifs et un contrat à durée indéterminée pour les retraités de Sonelgaz”, a déclaré M. Boutamine, un autre représentant de l'ARC. Hier encore, le P-DG du groupe Sonelgaz a réitéré sa proposition aux contestataires prétextant que la cession de ces logements dépend d'une note du Premier ministre et non de la société. Une proposition d'emblée refusée par les contestataires. “Ce P-DG a, lui-même, bénéficié d'un logement de la cité Sonelgaz à Clairval à Alger durant la fin des années 1980 et maintenant il nous propose des contrats de location et il déclare que se sont des logements de fonction”, se sont indignés plusieurs manifestants. Le groupe Sonelgaz, pour sa part, précise dans un communiqué, parvenu à notre rédaction, que la cession de son parc immobilier situé hors des enceintes d'exploitation au profit des résidents justifiant d'un titre régulier d'occupation a été envisagée de 2004 à 2008. Cependant, poursuit-on, cette procédure n'a pas pu aboutir suite à une condition administrative indépendante de la société qui n'a pas pu être levée. “Dès lors, la résolution de l'AG de Sonelgaz du 24 juillet 2008 consacrant l'option de cession a été rendue caduque et le dossier de cession a été clos”, souligne le communiqué de Sonelgaz. La compagnie rappelle, par ailleurs, que le personnel retraité occupant des logements de fonction de Sonelgaz a la possibilité de jouir de l'occupation des logements par le biais de contrats de location. “Ces contrats seront annulés si, toutefois, les bénéficiaires accèdent à un bien à usage d'habitation soit par location soit en toute propriété”, conclut le communiqué.