Contrairement à certaines voix autorisées, qui ont du mal à cadrer leurs chiffres, les touristes, cette année, je n'en ai pas vu des masses. Et pour être tout à fait honnête pas bezef... à part des groupes d'émigrés perdus dans la foule de M'dina Djedida et visiblement heureux de se frayer un chemin dans la crasse et la couleur locale ou quelques voitures bling bling bien timides et qui, à l'évidence, n'en menaient pas large au milieu de la cohue de midi. Les étrangers, actuellement, ne se bousculent pas aux portillons de la ville d'Oran. Et même si on ajoutait à ces promeneurs de l'autre rive les commerçants du sud et de l'est du pays qui viennent chaque matin faire leurs courses en gros, les invités hors wilaya, les badauds des villages et les chômeurs des banlieues, tout cela ne ferait pas... 3 millions de visiteurs. C'est pourtant le nombre astronomique qui a été annoncé pour la première semaine du mois de juin uniquement au niveau de la corniche oranaise. Soyons sérieux, on n'est pas l'Espagne. La vérité est qu'il n'y a jamais eu tout ce monde qui pourrait se bousculer pendant six ou sept jours dans un espace aussi réduit que la Corniche. Faut pas rêver... Parce qu'avec 3 millions d'individus supplémentaires à gérer, à nourrir et à soigner, les gargotiers auraient suffoqué, les restaurateurs auraient tiré leurs rideaux de peur des émeutes, les magasins, les cafés et les salons de thé auraient mis la clef sous le paillasson pour éviter d'être étouffés par autant de clients, et les maîtres nageurs se seraient mis carrément au vert. Bref ! il n'y aurait pas eu assez d'espace au parking pour se garer, ni assez de mer pour se baigner, ni assez de berges pour se promener ni même assez de sable pour se dorer. De grâce ne nous racontez pas n'importe quoi. Soyez réalistes, faites nous saliver avec 30 000 touristes seulement. On s'en contentera. Mais des vrais. On n'en demande pas davantage. M. M.