Le front des forces socialistes (FFS) a procédé, hier, à Alger, à la mise en place d'un comité de pilotage du collectif national “femmes”. Constituée de militantes du parti, de sympathisantes mais aussi de militantes du réseau associatif, cette nouvelle structure, inscrite dans la stratégie de déploiement du parti et de la prise en charge de la question de la femme, se veut comme “un espace d'échange, de concertation et de stimulation de la mise en pratique du programme d'action du secrétariat aux droits de la femme du parti”. Selon le Dr Faïrouz Bouamama, secrétaire nationale aux droits de la femme du parti, qui intervenait, lors d'une conférence-débat sur le thème “La femme algérienne au cœur du changement démocratique”, organisée au siège du parti, le CPCF aura “la charge du suivi et de la coordination du programme d'action du secrétariat”. Prévue dans une semaine, sa première réunion sera consacrée essentiellement à l'élaboration d'une feuille de route de nature à répondre aux objectifs du parti à court, moyen et long terme. Un programme d'activités sera également arrêté. Parmi les activités envisagées : des conférences-débats, des sorties sur le terrain et des séminaires de formation. Le FFS, qui semble avoir saisi l'enjeu du rôle de la femme dans l'enracinement de la démocratie, entend également créer des collectifs de femmes au niveau de ses structures locales. “Aujourd'hui, 49 ans après l'indépendance, les femmes devront affronter un double défi : elles doivent contribuer au démantèlement de l'ordre politique autoritaire en place et recouvrir leur dignité de citoyennes algériennes à part entière”, affirme le Dr Bouamama. “Aujourd'hui, il faut mettre un terme à ce paradoxe : la proclamation de mots ne suffit pas si ces mots ne sont pas suivis d'effets. Il est impératif pour nous femmes et hommes de travailler pour rendre le sens aux mots, pratiquer ces mots permettra de vivre au réel”, dit-elle. Pour sa part, Mme Sabrina Moussi relève un “recul” de l'action de la femme dans la société. “Il faut travailler avec tous les acteurs de la société. Les droits consacrés par la Constitution doivent être appliqués”, soutient-elle. Professeur en sciences politiques à l'université d'Alger, le Dr Abdelkader Mahmoudi, de son côté, n'a pas manqué de relever quelques dysfonctionnements dans le combat des femmes. Selon lui, “les élites féministes sont en dehors du lien social”. Il a aussi préconisé aux femmes de ne pas calquer des attitudes en usage sous d'autres latitudes. “La femme doit se faire d'elle.” Au cours du débat, plusieurs questions ont été soulevées notamment le code de la famille ou encore la question de la polygamie.