Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a fait appel à des arguments religieux pour expliquer l'importance du dialogue pour le règlement des conflits tous azimuts, nationaux et internationaux. Intervenant à l'ouverture des travaux d'une conférence organisée par la commission des travailleurs de son parti, dédiée justement à ce thème précis “Dialogue social et son rôle dans le développement social et économique”, le chef du vieux parti a, en effet, fait appel à une histoire lointaine de la civilisation islamique, relayée dans le célèbre ouvrage les Mille et une nuits, pour tenter de convaincre que seule la voie du dialogue permet d'aboutir à des solutions consensuelles pour le règlement de tous les types de conflits. Visiblement affecté par l'absence de dialogue, y compris au sein de son propre parti, preuve en est la crise secouant ces derniers temps l'ex-parti unique, M. Belkhadem rappelle de prime abord que même Dieu Le Tout-Puissant, qui pouvait naturellement s'en passer, avait dialogué avec les anges et le diable avant de créer l'univers. Que dire alors de ce bas monde où, selon M. Belkhadem, le dialogue avait permis de trancher même des questions classées sacrées. L'historiette, dont le conflit qui opposait une esclave et son maître avait été solutionné grâce au dialogue engagé avec les ulémas de l'époque, raconte M. Belkhadem qui en déduira cette moralité : “La langue est plus tranchante qu'une épée.” Partant de ce principe, le secrétaire général du FLN juge que le dialogue est le “moyen le plus sûr” pour trouver une issue à un conflit quelconque. M. Belkhadem veut ainsi adapter cette logique à la réalité algérienne dans l'objectif de régler les conflits sociaux qui opposent de plus en plus les travailleurs de plusieurs secteurs à leurs tutelles respectives ou les gouvernés aux gouvernants. Pour étayer ses propos, le SG du FLN a mis en avant notamment le pacte social signé, en 2006, après le dialogue entre le gouvernement, l'Ugta et le patronat. M. Belkhadem a été alors chef du gouvernement. Manière de s'enorgueillir de cet “acquis” réalisé au moment où il était chef du gouvernement. Par ailleurs, M. Belkhadem ne manque pas de rendre hommage au président de la République et néanmoins président du FLN, pour sa volonté d'ouvrir le dialogue sur les réformes annoncées. Louh : “Le taux de la masse salariale nationale est en deçÀ des normes” Abondant dans le même sens, Tayeb Louh, invité en sa qualité de président de ladite commission des travailleurs du FLN, ne tarit pas d'éloges sur le mérite du pacte social lequel est devenu, à ses yeux, une “référence” pour l'Organisation internationale du travail, (OIT), et pour plusieurs pays du monde ! Ceci, même s'il reconnaît qu'en dépit de ce pacte social, le pouvoir d'achat des Algériens est laminé et que le taux de la masse salariale par rapport au PIB, 20% reste très en deçà des taux universels fixés à 35% du PIB. “On est encore loin des normes”, a-t-il concédé, estimant que ce dossier est “important” dans le dialogue social. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale soulignera ainsi l'importance d'œuvrer à mettre en place les mécanismes nécessaires pour la création de l'emploi, en réduisant l'indépendance de l'économie nationale aux hydrocarbures, à même d'élever la masse salariale et de réguler un tant soit peu le pouvoir d'achat des travailleurs algériens.