L'importance du dialogue social dans le développement économique et social et l'expérience de l'Algérie en la matière ont été soulignées dimanche à Alger à l'occasion d'un séminaire sous régional ayant réuni des syndicalistes africains et des représentants du Bureau international du travail (BIT). A l'ouverture de ce séminaire sur le renforcement des capacités des organisations syndicales dans les domaines de la négociation collective, la protection sociale et la productivité dans le contexte de la mise en place du Pacte mondial pour l'emploi, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a mis l'accent sur la protection sociale et la négociation collective qui sont, a-t-il dit, des "thèmes d'actualité".Evoquant le processus de négociations en Algérie, il a expliqué que la démarche collective entre les pouvoirs publics, les organisations patronales et l'UGTA, a insufflé une "dynamique" dans la prise en charge des questions économiques et sociales dans le respect "strict" des champs d'action des uns et des autres. M. Sidi Saïd a qualifié cette démarche de "pièce maîtresse" dans le dialogue social avec la prise en charge de l'ensemble des questions "sans confrontation". "La participation collective à travers le dialogue social constitue la clé à tous les problèmes", a ajouté le secrétaire général de l'UGTA, soulignant qu'en une année, les différentes parties (en Algérie) ont réussi à parvenir à un nombre d'accords salariaux et conventions de branches. "L'expérience de l'Algérie, exposée récemment devant le Conseil d'administration du BIT, fait honneur aux partenaires sociaux en Algérie", a encore affirmé M.Sidi Saïd. Abordant la question de l'équité et de la justice sociale dans le monde, il a estimé que le phénomène de la mondialisation a créé un "déséquilibre" entre les pays développés et ceux qui sont appelés pays en développement ou carrément pauvres. En ce sens, il a appelé les syndicats des pays développés à davantage de solidarité avec leurs homologues des pays en développement, relevant que le reprise de la croissance dans le monde ne touche pas les pays pauvres. De son côté, le représentant du bureau des activités pour les travailleurs (ACTRAV) au BIT, Mbaye, a longuement évoqué "l'exemple de l'Algérie" en matière de négociation collective et dialogue social". Sur la "réussite" de la négociation collective et du dialogue social" en Algérie, M. Mbaye a, notamment, fait référence à la signature du Pacte national économique et social en 2006, reconduit en 2009, la revalorisation du traitement des agents de la Fonction publique, l'augmentation des salaires, des retraites et des pensions ainsi que la création du Fonds de réserve des retraites, financé essentiellement par l'affectation de 2% du produit de la fiscalité pétrolière. Le représentant de la Confédération japonaises des syndicats (Rengo), M. Nakajima, a, pour sa part, mis en exergue l'importance de la maîtrise des textes réglementaires dans chaque négociation, alors que le représentant de la Conférence des syndicats africains a appelé les organisations syndicales du continent à s'unir et se solidariser afin d'atténuer les effets de la crise économique mondiale de 2009. Ce séminaire de cinq jour (21-25 novembre), qui se déroule à l'Institut national d'études et de recherches syndicales, est initié dans la cadre de la coopération entre l'ACTRAV du BIT, Rengo et le mouvement syndical africain. Le Pacte mondial de l'emploi suggère que le dialogue social, la négociation et les salaires minima soient des "options" à même d'éviter la spirale déflationniste des salaires, selon les participants qui ont insisté sur l'importance des systèmes de protection "solides et bien gérés" afin de stabiliser les économies et remédier aux conséquences sociale de la crise économique mondiale.