Avant même que le tombé de rideau du championnat professionnel de Ligue 1 ne soit prononcé, le marché des transferts des joueurs s'était déjà animé. À la date du 8 juillet, à l'occasion de la dernière journée du championnat, un club comme la JS Kabylie avait déjà épinglé à son tableau de chasse pas moins de huit nouvelles recrues, et ce n'est pas encore fini. D'autres clubs comme l'USMA et l'ESS ont tout aussi réussi quelques jolis coups et cela avant même que la période des transferts ne soit officiellement ouverte par la FAF. Il est vrai que dans ce genre de souk, il vaut mieux être rapide et efficace sous peine de rester en rade, ce qui a fait dire du reste au coach de l'USMA Hervé Renard, en coulisses bien sûr, qu'avec les informations parues cà et là “rapidement, il ne restera sur le marché que très peu de bons joueurs”, faisant allusion surtout au fait que le club usmiste n'a pas été aussi habile dans les dossiers de Metref et de Mokdad qui ont signé respectivement à la JSK et à El-Kelba (Emirats arabes unis). Avec l'avènement du professionnalisme et l'obligation faite aux clubs par les pouvoirs publics d'établir des contrats en bonne et due forme et surtout des fiches de paie, les négociations entre les dirigeants des clubs et les joueurs libres de tout engagement (c'est-à-dire en fin de contrat) tournent autour notamment des salaires proposés et de quelques avantages comme l'hébergement et la voiture de service. Plus question donc normalement de primes de signature, de ch'kara et de dessous de table. Mais pour renforcer leur position et afin de bénéficier du maximum de cash, certains joueurs futés ont déjà trouvé la parade. Dans leur majorité, ils exigent que leur soient versées quelques mensualités à l'avance, en général six mois. Avec un salaire qui peut atteindre les 200 millions de centimes pour certains, ils pourront donc empocher tout de go près d'un milliard et demi de centimes avant même qu'ils n'aient participé au moindre entraînement dans leur nouvelle équipe. Et comme certains présidents de club comptent beaucoup sur cette période des transferts pour tenter de récupérer une popularité perdue sur l'autel des résultats souvent médiocres de la saison footballistique, ils se livrent à une bataille acharnée au gré des caprices des joueurs ciblés. D'aucuns parmi eux d'ailleurs cèdent sur une autre carte utilisée par les mercenaires-joueurs, à savoir la durée du contrat. Il y en a de plus en plus qui signent pour un contrat d'une saison au mépris des règles de rentabilité. Alors imaginez un joueur qui encaisse déjà la somme minimale d'un milliard de centimes pour un contrat d'une seule saison sans avoir joué le moindre match déjà, n'est-ce pas là du jamais vu ? Il ne restera qu'à se blesser ensuite pour passer le reste de l'année à être payé sans rien faire, un peu comme l'exemple du joueur Ichalalen à l'USMA. Ce dernier est arrivé au mercato d'hiver pour jouer finalement deux à trois matches avec un salaire de 100 millions de centimes payés rubis sur l'ongle. Du pain béni surtout pour des agents de joueurs qui se gavent d'indemnités pour des contrats pas du tout clairs. S. L.