Au moment où les autres clubs historiques de l'élite, comme la JSK, le MCA, le CRB, l'ESS et l'USMA ratissent large et s'activent dans le marché estival des transferts, au Mouloudia d'Oran on excelle dans l'art de faire des promesses sans jamais les tenir. À l'occasion de son dernier point de presse, le président Tayeb Mehiaoui était pourtant tout fier d'annoncer la composante de sa fameuse cellule de recrutement et se plaisait à mettre des noms sur les besoins de son équipe en prévision de la prochaine saison footballistique. Le P-DG de la SSPA MCO annonçait ainsi en grandes pompes que l'entraîneur Sid-Ahmed Slimani, le président de la section football Larbi Abdelilah, le porte-parole du club Nacer Benchiha et lui-même composaient cette cellule qui aura pour mission de monter l'équipe-première qui défendra l'honneur oranais en Ligue 1 dans les mois à venir. Mais à l'heure où les autres clubs, sans pour autant détenir une aussi pompeuse cellule par la dénomination, ont déjà réussi quelques jolis coups en matière de recrutement, les responsables du MCO n'ont brassé que du… vent ! Dans l'entourage du club, il ne se fait pas un jour sans que l'un des dirigeants sus-mentionnés n'affirme à qui voudrait bien l'entendre (et le croire si affinités) que les contacts avec untel et untel ont porté leurs fruits et que tel ou tel joueur signera son contrat dans quatre, cinq, six, douze ou vingt-quatre heures ! Or, concrètement, les responsables mouloudéens ne cherchent en vérité, et aussi paradoxal et inexplicable que cela puisse paraître, qu'à gagner du temps en se trouvant des excuses et des parades à même d'absorber la colère des supporters. Pourtant, l'objectif annoncé de “rapatrier” et de récupérer les enfants de la ville d'Oran, qui font le bonheur des autres clubs, semblait convenir à toutes les parties. Mohamed Boualem, Feham Bouazza et Salim Boumechra avaient été promis au peuple mouloudéen, tout heureux d'apprendre l'éventuel retour des enfants prodiges à la maison. Les faits, actes et gestes des responsables du recrutement au niveau du MCO ne suivirent, cependant, aucunement la politique annoncée. Bouazza et Boumechra négligés, Khaldi honoré ! Courtisés par toute l'Algérie du football, Feham Bouazza et Salim Boumechra étaient, de leur côté, disposés à faire des concessions sur le plan financier pour se rapprocher de leurs familles respectives pour peu que les dirigeants mouloudéens se montrent décidés à concrétiser ces transferts le plus rapidement possible. Inexplicablement, Tayeb Mehiaoui n'a pas daigné se présenter au rendez-vous qu'il avait lui-même donné à Feham Bouazza alors que Larbi Abdelilah évitait d'aller à la rencontre de Salim Boumechra qui, pourtant, l'attendait. Cette manière d'agir qu'ils ont assimilé à un manque de respect a, ainsi, poussé Feham et Boumechra à se résigner à reporter leur retour au bercail, voire même à l'annuler carrément au cas où les actuels responsables du MCO gardaient leurs postes. Quant au “dossier Hammia”, en référence à Mohamed Boualem, il n'a même pas été ouvert pour que l'on puisse indiquer que la direction du MCO a réellement songé à son recrutement. Preuve en est qu'en dépit de la mitoyenneté des maisons asémiste et mouloudéenne, ni le président Mehiaoui ni aucun de ses proches collaborateurs ne se sont vraiment montrés intéressés par une quelconque négociation à propos de la lettre de libération dudit joueur, se contentant de réitérer leurs souhaits de voir Hammia revenir au MCO sans pour autant joindre le geste à la parole. “Si Mehiaoui et ses adjoints n'ont même pas pris la peine de faire quelques pas et de se rendre au siège de l'ASMO pour négocier le rachat du contrat de Boualem, on les imagine mal aller jusqu'à la lointaine Béchar pour tenter de convaincre Djallit de signer au MCO ! C'est aberrant, mais on dirait que l'actuelle direction du Mouloudia ignore tout des rudiments d'un recrutement d'intersaison, tout comme elle a montré ses limites criantes en matière de gérance tout au long de l'exercice qui vient de s'écouler !” fera d'ailleurs remarquer un habitué de la bâtisse oranaise, tout ironique lorsqu'il est question de commenter les “derniers actes concrets des dirigeants du MCO”. “Au moment où Moh Cherif Hannachi faisait signer Hocine Metref, les dirigeants du MCO posaient pour la postérité avec le président du MC Saïda, Mohamed Khaldi, qu'ils venaient d'honorer pour on ne sait quelle raison ! Les vrais dirigeants œuvrent pour le bien de leur club mais, au MCO, on se ridiculise en faisant les guignols et en remettant aux autres des petits trophées sans signification ! " dira sans concession notre interlocuteur. Incapables, donc, de tenir leurs engagements de bâtir une équipe compétitive ou du moins de garder leurs meilleurs éléments qui, las d'attendre un geste de leur direction, ont entamé les négociations avec d'autres clubs, Tayeb Mehiaoui et les autres membres de “sa” commission de recrutement se rabattent, dans la discrétion, sur des joueurs de seconde, voire même de troisième zone. Mais ce manège ne risque pas de tromper grand monde du côté d'El-Hamri…