Le référendum sur la réforme constitutionnelle au Maroc a été marqué par la “violation” de l'obligation d'impartialité des autorités qui ont utilisé la religion et les médias pour promouvoir le “oui”, selon un rapport d'une ONG marocaine présenté hier à Rabat. “L'utilisation des mosquées et des confréries, et la domination des médias par l'Etat” lors de la campagne référendaire “constituent une discrimination fondée sur l'opinion politique et une utilisation illégale des biens publics”, dans un rapport de l'Association marocaine des droits humains (AMDH). Ce rapport, présenté, hier, lors d'une conférence de presse à Rabat, intervient dix jours après un référendum populaire sur une réforme constitutionnelle proposée par le roi et adoptée par plus de 98% des Marocains. Selon l'AMDH, “des agents d'autorité, des élus et des associations ont mobilisé les moyens de transport en commun pour amener les électeurs aux bureaux de vote les incitant à voter ‘oui' ”. Le nouveau texte constitutionnel renforce les pouvoirs du Premier ministre et du Parlement, tout en préservant la prééminence politique et religieuse du roi Mohammed VI. Le Mouvement du 20 février, qui revendique des réformes politiques profondes depuis le déclenchement des révoltes arabes, avait appelé au boycott du référendum à l'instar de trois petits partis de gauche et d'un syndicat.