Les clients d'Air Algérie ont vécu une seconde journée de calvaire. La grève déclenchée lundi par le Syndicat du personnel navigant commercial d'Air Algérie s'est poursuivie hier, mardi, avec comme résultat l'annulation de la majorité des vols à destination des aéroports algériens, ou vers l'étranger. Selon des sources proches de la compagnie, au milieu de la journée d'hier, 25 vols ont été annulés à l'aéroport d'Alger. La veille, les annulations ont touché 146 vols sur les 186 programmés. En fin de journée, rien ne présageait que le mouvement de grève allait s'arrêter. Les membres du syndicat exigeant toujours la satisfaction de leur revendication. De l'autre côté, la direction montrait son incapacité à trouver une solution à une situation devenue insupportable, que ce soit pour les clients de la compagnie ou pour l'image d'un pays qui donne l'impression d'être à la dérive dans tous les secteurs. Lundi soir, un communiqué de la compagnie dénonçait la grève “illégale” déclenchée et annonçait même que des dispositions pour assurer l'acheminement du plus grand nombre de ses passagers allaient être prises. Au lendemain, la pagaille était pourtant au rendez-vous. De son côté, le P-DG d'Air Algérie, Mohamed-Salah Boultif, en poste depuis moins d'un mois, affirmait que la situation financière dans laquelle se trouve la compagnie ne permettait pas de répondre positivement aux revendications salariales du Syndicat du personnel navigant commercial. Dans leurs revendications, les grévistes demandent, entre autres, une augmentation des salaires de 106%. Le premier responsable de la compagnie s'est néanmoins engagé à une augmentation des salaires de l'ordre de 20% et qui devrait toucher l'ensemble du personnel. Le brouhaha entourant ce que beaucoup n'hésitent pas à appeler “mascarade” a fait réagir la section syndicale UGTA fret qui se démarque des grévistes. Dans un communiqué parvenu à la rédaction de Liberté hier après-midi, signé par le secrétaire général, Beldjelalai Achour, il y est indiqué que “la section syndicale adhère pleinement à la stratégie de redressement de la compagnie en parallèle avec le règlement des problèmes socioprofessionnels des travailleurs”. Un appel “à la sagesse et à la concertation pour le règlement de tout problème soulevé” est lancé par le signataire en mentionnant qu'“afin de parvenir à une justice salariale dans la compagnie, il est demandé la synergie des efforts de tous les syndicats (…) pour aider l'ensemble à l'instauration d'un équilibre salarial, à l'instar des grandes compagnies aériennes”.