Le mouvement de protestation, initié le 6 juillet dernier par les habitants du douar Aït Timssyeth à Béjaïa, n'a pas laissé indifférent. La preuve, on a assisté à des engagements tous azimuts des autorités locales. Les raisons de la colère des citoyens viennent précisément du fait des “promesses non tenues”, d'où la fermeture à la circulation de la RN 24 reliant la wilaya de Béjaïa à celle de Tizi Ouzou. Conséquences : pendant quasiment deux jours, les estivants ont été privés des plages de la côte ouest (Boulimat, Saket, Tighremt, Oued Dess etc.). Les habitants des dix villages que constitue le douar Aït Timssyeth, dans l'arrière-pays de la commune de Béjaïa, avaient remis sur le tapis quelque 10 doléances, exposées pour certaines d'entre elles depuis près de vingt années déjà. En dépit des engagements pris par les exécutifs qui se sont succédé au niveau de l'APC, de la daïra ou de la wilaya de Béjaïa, “aucun ne s'est concrétisé.” Le problème de gaz de ville a été l'une des premières revendications sur laquelle avaient buté les deux parties : les protestataires d'un côté, et les membres de la commission de wilaya de l'autre. La commission, présidée par le directeur de l'action sociale (DAS), est composée de trois élus et trois représentants de l'administration. Gaz naturel : un point d'achoppement à l'origine de la poursuite du mouvement. Les habitants d'Aït Timssyeth étaient intraitables sur la question du raccordement au réseau de gaz de ville. Plusieurs heures après, les engagements du président de la commission, du vice-président de l'APW de Béjaïa, du président d'APC et de son vice-président chargé des travaux, du directeur de l'énergie et des mines, du directeur de la SDE (Sonelgaz) Béjaïa, ont été portés sur le procès-verbal, dressé par un huissier dépêché sur les lieux. Selon le vice-président de l'APW de Béjaïa, M. Bettache Mohamed, une enveloppe de 5,5 milliards de centimes sera débloquée pour l'étude et la réalisation du raccordement des villages d'Aït Timssyeth au réseau de gaz de ville. L'information a été confirmée par le président de l'association, M. Natouri Mourad. Une chose est sûre, l'APC a déjà délibéré. Les 3,5 milliards de centimes promis ont été débloqués. Reste la délibération de l'APW pour les deux milliards de centimes restant. Qu'on est-il de l'engagement du directeur de Sonelgaz ? Le président de l'Association a assuré que l'étude est lancée. Plus encore, les agents de Sonelgaz sont sur le terrain. Ils travaillent en étroite collaboration avec les animateurs associatifs sur la base des plans de masse et de situation réalisés en 2008 par l'association. Lesquels plans ont été numérisés, mis sur CD et remis aux techniciens de Sonelgaz. La réalisation est prévue cette année, a-t-il affirmé. “Et ça sera une extension de la ville.” Autre doléance portée sur le PV de constatation de l'huissier de justice, le problème de transport remis sur le tapis alors que le directeur des transports s'était, selon M. Natouri, engagé le 5 juin dernier à accorder des autorisations aux transporteurs pour assurer des dessertes jusqu'en ville au lieu d'Aamriou présentement. Sur les carrières d'agrégats, les membres de l'association ont tenu à rectifier ce qui a été écrit dans leur déclaration-appel. Le président de l'association reconnaît qu'il y a trois carrières d'agrégats en activité. Il réclame la fermeture de celle exploitée par l'entreprise ETR car elle a empiété sérieusement sur le territoire du village Taourirt. Ils sont arrivés à la lisière des habitations et c'est un risque sur la santé publique. Mais il a tenu à préciser que “les habitants ne sont pas contre l'activité de la carrière d'Adrar Oufarnou, qui participe au développement économique de la région d'autant que son directeur est plutôt attentif à nos doléances.” Il a demandé néanmoins à ce qu'il y ait réduction des explosifs. “Certains jours, ils utilisent jusqu'à 40 tonnes d'explosifs. D'où la fissuration de nos maisons”, a-t-il expliqué.