La grève du personnel navigant commercial n'a pas fini de produire ses ondes de choc. Les syndicalistes des douze sections, affiliées à l'UGTA, se concertent en ce moment pour organiser en toute urgence une assemblée générale dans le but d'exiger de Sidi-Saïd, le patron de la centrale syndicale, la convocation, avant la fin du mois, d'une conférence nationale. Selon Achour Beldjilali, du syndicat du fret, la coordination des douze sections, chapeautée par le pilote Bensaber, a tiré toutes les conclusions de la grève désastreuse du PNC. “Si on avait un syndicat fort, cela n'aurait jamais dû se produire.” Tout en estimant que les revendications du PNC sont légitimes “les salaires de base du PNC sont très bas”, notre interlocuteur fera remarquer que le problème aurait pu être résolu sans casse. Laquelle, selon lui, a grandement servi les compagnies concurrentes qui se sont rempli les poches. Le syndicaliste reconnaît l'existence de problèmes socioprofessionnels et cite, à titre d'illustration, le cas des manutentionnaires qui travaillent sous des températures variant entre 42 et 45 degrés, alors que “personne n'a songé s'occuper de leur sort, et pourtant, eux aussi ont le droit de réclamer leurs droits”. Mais il estime que la venue de Mohamed-Salah Boultif, à la tête de la compagnie, pourrait apporter un plus. “C'est un enfant de la boîte. Nous lui faisons confiance. Il a un langage franc. Il nous a touchés par sa sincérité, surtout lorsqu'il a dit : ‘‘Si je dois augmenter le PNC, je dois augmenter tout le monde.'' On lui donne le temps.” Ceci dit, les syndicalistes affiliés à l'UGTA ne décolèrent pas et en veulent à Sidi-Saïd : “quand on est allé le voir à son bureau, il nous a fait poireauter pendant quatre heures, avant de se dérober par une porte secondaire, mais dès qu'il s'agit d'un syndicat autonome, il arrive en courant !”, fait remarquer Achour Beldjilali, avant de rappeler que la conférence nationale, organisée le 18 février 2010, par Sidi-Saïd, était entachée d'irrégularités. D'ailleurs, le secrétaire général de la fédération, un retraité, se trouve actuellement au cabinet de Sidi-Saïd et son remplaçant a été désigné par ce dernier, en toute illégalité, selon le syndicaliste. Pour lui, cet affaiblissement des syndicats d'Air Algérie était voulu pour permettre la réussite du plan de sabotage de l'entreprise. C'est pourquoi, dit-il, les syndicalistes sont en train de battre le rappel de leurs troupes en vue d'organiser, avant la fin de ce mois, la conférence nationale devant doter l'entreprise d'une représentation syndicale forte et capable de défendre les intérêts de l'entreprise. Tout en regrettant le fait que l'UGTA soit absorbée par les syndicats autonomes, M. Beldjilali, qui a comptabilisé plus d'une trentaine d'années d'adhésion à l'UGTA, ne cache pas que bon nombre de syndicalistes songent sérieusement à aller vers les syndicats autonomes, vu le mépris affiché à leur égard par leur propre centrale syndicale.