Le nouveau patron de la compagnie nationale a choisi de communiquer et d'assumer ses choix. Des qualités rares chez nos dirigeants. C'est une première dans les annales de la compagnie nationale, Air Algérie : la grève de quatre jours déclenchée par le personnel navigant commercial, avec toutes ses conséquences sur les passagers pris en otage, ne sera pas qu'un mauvais souvenir. La direction générale d'Air Algérie compte dédommager quelque 23 000 passagers bloqués par quatre jours de grève. L'annonce a été faite par le P-DG de la compagnie, Mohamed-Salah Boultif, à notre confrère El Watan . Le nouveau patron de la compagnie nationale a choisi de communiquer et d'assumer ses choix. Des qualités rares chez nos dirigeants. Il a même publié des placards publicitaires dans la presse nationale où il présente ses excuses aux clients de la compagnie. Une attitude que l'on voudrait voir souvent, pas seulement de la part d'Air Algérie, mais de toutes les entités nationales censées assurer un service public. Ceci dit, les négociations entre la direction générale et les représentants du PNC se poursuivent, avec comme objectif de parvenir à un accord salarial au plus tard le 31 juillet prochain. Du côté de la direction générale, les lignes rouges ont été fixées par le P-DG, qui a estimé que les 20% d'augmentation proposée par ses soins étaient “très raisonnables”, tout en indiquant que sa compagnie ne pouvait offrir au PNC plus qu'elle n'a offert aux autres corps que compte Air Algérie ; en tout cas, l'augmentation ne devrait, en aucun cas, mettre en danger les équilibres financiers de la compagnie. Ces lignes rouges, ainsi déclinées, en pleine négociation, ont fait réagir les représentants du PNC, qui agitent la menace de revenir à la grève et de pousser au pourrissement de la situation. Même si les négociations, par définition, restent secrètes et supposent des compromis de part et d'autre, force est de constater que la question des salaires a été le seul point inscrit à l'ordre du jour, évacuant les autres revendications du PNC, notamment celle relative à la création d'une direction du PNC. Une revendication rejetée par la direction générale qui préfère, elle, parler de statut du PNC qui serait en cours d'élaboration, selon le P-DG de la compagnie. Les négociations devraient reprendre ce dimanche. Selon M. Boultif, l'issue de ces négociations passerait par un “compromis”. “Dans toute discussion, il y a des compromis qui se font de part et d'autre pour arriver à un accord. On ne peut pas tout avoir d'un seul coup, d'autant que cela risque de remettre en cause l'intégrité de la compagnie”, a-t-il souligné. Toutefois, il est revenu sur les limites qu'il ne peut pas dépasser, en accord avec les pouvoirs publics : la compagnie ne peut donner plus que ses finances ne supportent, elle ne peut, non plus, donner à une catégorie du personnel plus qu'elle n'a donné aux autres, au risque de provoquer un effet boule de neige.