Un programme qui se veut maghrébin, qui fait dans la continuité, avec une forte participation algérienne. C'est dans cette perspective que se décline la grille de cette chaîne pour le mois de Ramadhan. “Nessma est une chaîne de télévision des Algériens. (…) L'Algérie nous intéresse.” C'est ce qu'a déclaré Nebil Karoui, président directeur général de cette chaîne, jeudi, à 11h, lors de la conférence de presse qu'il a animée à l'hôtel Sofitel (Alger), pour dévoiler la grille des programmes du mois de Ramadhan. Selon lui, “sur les 10 à 15 millions de téléspectateurs maghrébins qui regardent cette chaîne, plus de 8 millions sont des Algériens”. Il a étayé ses propos par des études réalisées par deux sociétés de sondage dans notre pays. Et d'ajouter : “On fait partie du trio de tête : MBC, la Télévision algérienne et Nessma.” Cette rencontre avec la presse algérienne a été l'occasion d'un échange entre M. Karoui et les journalistes. Car, depuis la révolution du Jasmin, “les intérêts et les objectifs de la chaîne ont changé”, a-t-il affirmé. Suite à cette “crise”, Nessma a beaucoup axé sur l'information en Tunisie. Ce n'est qu'en avril dernier que “la normalité est revenue, que la grille a repris ainsi que l'audience”. Rappelons que les recettes publicitaires de cette chaîne ont augmenté de 30% cette année. Il a également abordé les difficultés qu'a rencontrées Nessma TV par le passé du temps de Ben Ali : “Dans notre cahier des charges, il existait des clauses qui interdisaient de faire de l'info.” Un programme de continuité Pas de grandes nouveautés. Nessma fait dans la continuité des programmes de Ramadhan dernier. “On ne change pas une équipe qui gagne”, a-t-il soutenu. Toutes les émissions sont reconduites. “Ness Nessma” sera diffusée quotidiennement avec la même équipe, de nouveaux chroniqueurs, un nouveau plateau ; la majorité des invités seront algériens. “Mamnou arjel”, le talk-show qui s'adresse aux femmes du Maghreb, et “Jek el marsoul”, une émission sociale, garderont la même périodicité. “Couzinetna hakka” rempile avec une légère modification : au lieu d'aller dans les foyers algériens, tunisiens et marocains, trois grands chefs cuisiniers de ces trois pays seront présents, concoctant de succulents plats du Maghreb. “NetMag” est le nouveau-né de Nessma. Un rendez-vous hebdomadaire couvrant toute l'actualité, avec des invités, des blogueurs, journalistes du web, cyber-activistes… Les émissions politiques auront leur place dans cette grille avec “Bissiyassa”, un débat politique bihebdomadaire qui traite des sujets d'actualité (politique), et des problématiques socioéconomiques et culturelles au Maghreb ; “Dhayf El ousbou”, un entretien télévisé avec une personnalité publique en rapport avec l'actualité (à la rentrée, il concernera des personnalités algériennes) ; et “Imin Issar” qui met face à face deux personnalités dont les opinions sont divergentes… Une émission religieuse animée par Youssef Essadik, relative à l'explication du Saint Coran dans le contexte actuel, passera avant la rupture du jeûne. Quant aux sitcoms et autres séries, la suite de “Caméra Chorba” et “Nsibti Laâziza” divertiront l'après-f'tour. La saison 2 de “Nsibti Laâziza” – sans Biyouna, pour “des raisons de calendrier” – a vu la participation de Razika Ferhane, Souad Sebki et Kamel Bouakkaz. Cette sitcom devait être tournée en Algérie, mais faute d'autorisation, le scénario a été repris en Tunisie. Un feuilleton religieux et une fiction syrienne “Talaa El Fodha” sont également programmés. Pour ne pas déroger à la règle, la caméra cachée est aussi présente avec le titre révélateur, “Caméra fâchée”, un clin d'œil à l'humour des Maghrébins durant le Ramadhan. À travers une programmation qui se veut maghrébine, les responsables de Nessma TV veulent d'une part atteindre l'objectif de “faire un bouquet maghrébin”, et d'autre part avoir des associés algériens, marocains libyens et réaliser “une chaîne pour chaque pays”.