La protestation sociale est devenue récursive à Béjaïa. Hier, c'était au tour des habitants du village Taâssast, dans la commune de Kherrata, de monter au créneau. Leur action a consisté en la fermeture du siège de l'APC. Une institution qui cristallise la contestation. Les raisons de la colère : “le revêtement en bitume de la route de leur village”, qui se trouve dans un état de “dégradation avancée”, a-t-on indiqué. Il faut dire que la doléance tendant à la réfection de cette route est vieille de quelque dix années. Au chef-lieu de wilaya, les membres du bureau de l'association socioculturelle Assirem de Targa Ouzemour viennent de jeter l'éponge. Face aux engagements non tenus des autorités locales -- en témoignent les copies des nombreux écrits transmis à l'APC et à la daïra de Béjaïa --, ils ont été contraints en tant que citoyens de suivre les habitants de Targa Ouzemour dans leur mouvement de protestation. Après avoir gelé plusieurs actions par le passé, l'assemblée générale a décidé à l'unanimité de passer à l'action. La raison ? “Aucune initiative sérieuse n'a été entreprise à ce jour, en dépit de nos sollicitations et des engagements” pris lors d'une réunion, tenue le 16 juin dernier et à laquelle avaient pris part le SG de la wilaya et le chef de la daïra de Béjaïa. Les engagements avaient porté sur l'aménagement et le revêtement des pistes et drainage des eaux pluviales, des travaux d'assainissement, le risque d'effondrement de la clôture de la résidence universitaire Targa Ouzemour et de l'école Taghzouit, la canalisation de l'oued Tala Oumyal, l'extension de l'éclairage public, le renforcement du réseau AEP par un château d'eau etc. Il faut dire que dans la wilaya de Béjaïa, l'eau potable est sévèrement rationnée en été comme en hiver. Les habitants de plusieurs communes comme celle d'Aït Smaïl à l'est de la wilaya ont soif. Les petits châteaux d'eau construits il y a des dizaines d'années pour alimenter les villages en eau potable ne répondent plus à la demande d'une population qui a nettement augmenté. à l'instar des autres régions d'Algérie, la protestation sociale prend des formes de plus en plus radicales : blocage de routes et de sièges d'APC par les populations, qui réclament l'amélioration de leurs conditions de vie. L'état des routes est déplorable et même les départementales reliant le chef lieu de la wilaya à Alger ou à Sétif sont dégradées. Idem la RN12 reliant El-Kseur à Tizi Ouzou via Adekar.