Rien ne semble contenir la colère des populations qui n'hésitent plus à sortir dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol. Avant-hier, quelque 300 personnes issues des villages surplombant Draâ El Mizan ont fermé la RN25, près de l'hôpital Krim Belkacem. Les villageois réclament plus de considération auprès des autorités concernées. En effet, les protestataires ont exprimé leur colère en déplorant la dégradation de leur cadre de vie. «Nous demandons aux responsables de prendre nos préoccupations en charge. On ne demande pas l'impossible. Nous déplorons notre cadre de vie qui ne cesse de se dégrader et la fuite de nos responsables. Nos routes sont dans un état de dégradation avancée, il y a aussi le problème du gaz. Alors que les autres communes ont atteint un taux appréciable de pénétration dans les villages et dans les milieux urbains, ici rien n'est fait. Plusieurs foyers sont à ce jour sans électricité, ajoutons à cela le problème de l'eau potable dans certains villages de la localité», pestera un jeune. Il faut noter que la circulation routière a été sérieusement perturbée sur cet axe qui relie les wilayas de Bouira et de Tizi Ouzou. Au demeurant, la précarité qui règne dans la région est à l'origine de ces sorties de protestation et des vagues de colère des villageois. «Maintenant, nous sommes habitués à arracher les projets et faire valoir nos doléances auprès des autorités par la fermeture de routes, de mairies, de sièges d'administration», dira un citadin. Il y a un mois, la route qui passe par le centre-ville a été bitumée, après la fermeture de la RN25. Devant cet état de fait, les autorités locales doivent travailler dans le sens d'endiguer les carences signalées par la population. «Si nos doléances ne sont pas prises en charge de manière effective, nous reviendrons à la charge dans les jours à venir», conclut un jeune protestataire. Ce type de réaction est monnaie courante dans la wilaya de Tizi Ouzou où, quasiment, à chaque apparition d'un problème ou encore quand la population exprime un besoin en matière d'alimentation en eau potable, de raccordement au réseau de gaz de ville ou d'assainissement en passant par l'entretien des routes et de l'amélioration du cadre de vie en général, sortir dans la rue demeure un moyen de pression. La dernière action en date de la même nature a été enregistrée à la nouvelle-ville de Tizi Ouzou, où les habitants de la cité les 600 logements ont bloqué la rue des Frères Belhadj pour dire non à l'attribution d'un espace vert à un particulier. A Abid Chamlal, village situé à la sortie est de la ville de Genêts, les habitants menacent, eux aussi, de procéder au blocage de la RN12 si les travaux de bitumage de la piste du village ne sont pas lancés dans de proches délais.