Il est évident que tous ces protagonistes de la maison FLN attendent un signal de Bouteflika, et certains veulent connaître le fin mot de l'histoire des réformes politiques dont le FLN risque d'en pâtir en premier lieu ! Le FLN reste le plus grand parti d'Algérie. Non pas par son illustre ascendance, son nombre de militants ou sa légitimité historique mais par sa faculté à accepter des contradictions démocratiques en son sein. La session du comité central en est la parfaite illustration. Voilà un parti, qu'on dit au bord de la rupture, qui se prépare fiévreusement aux échéances de 2012, dont les hauts cadres se fusillent publiquement, et qui génère actuellement autant de courants différents que la centrale électrique d'El-Hamma, ne peut être qu'un parti en bonne santé malgré les apparences. Belkhadem, intronisé après le désastreux congrès de 2003, a mis au service du président Bouteflika une machine de guerre électorale qui demeure la maîtresse du jeu politique. Et ceci même au sein de l'Exécutif si l'on examine les difficultés monstres que rencontre le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à se faire entendre par des ministres à la double allégeance. Mais voilà, cette OPA du courant présidentiel ne s'est pas faite sans casse puisqu'elle a mis sur le bord du chemin des cadres de valeur et des militants médusés de voir leur parti squatté, par le haut, par une clientèle politique nouvelle et… riche. S'ensuit un mouvement de redressement qui voit les partisans de Goudjil-Kara-Khaldi monter au créneau pour sauver ce FLN égaré, coupé de sa base naturelle et sans ressources humaines pour peser sur les échéances futures, notamment sur la présidentielle de 2014. Ce courant n'étant pas seul, ceux de Mouloud Hamrouche et d'Ali Benflis n'en demeurent pas en reste et commencent à s'activer pour peser, également, sur la prochaine configuration du CC et du BP et, donc, sur la décision politique. Ce qui donne un parti soit au bord de l'éclatement, soit vivifié par des énergies multiples ? Il est évident que tous ces protagonistes de la maison FLN attendent un signal de Bouteflika, et certains veulent connaître le fin mot de l'histoire des réformes politiques dont le FLN risque d'en pâtir en premier lieu ! C'est pour cela que la session de demain, qu'elle se tienne ou pas, n'est qu'un round d'observation avant la grande explication qui interviendra après le Ramadhan. Mais il n'en demeure pas moins que le FLN, par sa manière de fonctionner, ses bouleversements organiques, ses 6 secrétaires généraux élus en 20 ans et ses débats publics, est bien plus vivant que les autres, et ne souffre pas de zaïmisme aigu.