La question relative au rejet du document de réflexion de la CADC par certaines coordinations, qui est assimilé, lors de l'ouverture des travaux, le week-end dernier, à une remise en cause du principe même de l'élaboration d'un document de mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, a été finalement élucidée dans une grande sérénité, lors du conclave consacré au débat de fond, lundi dernier, à Tizi Rached. Pour dissiper les équivoques et les ambiguïtés à l'origine des divergences et des violences verbales qui ont caractérisé le conclave précédent, les coordinations qui se sont prononcées pour le rejet du document dans le fond et dans la forme, à l'instar de Tigzirt, de Makouda et des Ouadhias qui ont d'emblée précisé qu'il ne s'agit nullement d'une remise en cause du principe de l'élaboration d'un tel document ou encore celui du dialogue déjà adopté lors du conclave Interwilayas de Raffour, mais seulement du contenu de ce document qu'ils ont jugé, dans son volet politique, en net déphasage avec l'esprit de la plate-forme d'El-Kseur. Cette précision, qui n'est pas des moindres, a clarifié le véritable sens de ce rejet qui signifie, en réalité, un amendement profond du document et qui a contribué, du coup, à réduire le terrain des divergences au sein de la CADC. Le débat sur les amendements et les enrichissements étant reouvert, ces mêmes coordinations ont jugé que le document s'est trop focalisé sur les revendications socio-économiques et les réparations dues aux victimes du Printemps noir, reléguant ainsi au second plan les revendications politiques contenues dans la plate-forme d'El-Kseur, qui ne sont reprises que partiellement dans le document alors qu'elles sont à même de garantir un changement radical. Pour celle-ci, “la plate-forme d'El-Kseur est politique, sa mise en œuvre doit être politique aussi”. La séparation entre les préalables, posés comme condition à satisfaire avant tout amorce de dialogue, et les autres revendications contenues dans le document sont l'autre point sur lequel nombre de coordinations, à l'instar de l'Arba Nath-Irathen, Makouda et les Ouadhias, ont assisté. C'est pour eux la meilleure manière de vérifier l'engagement du pouvoir à résoudre la crise de Kabylie. Les membres de la commission de réflexion, qui ont reconnu des insuffisances dans le document, ont tenu à signaler que celui-ci est aussi parfois mal lu ou mal compris par certains, avant de rappeler aussi que ce document de réflexion n'est qu'une proposition d'avant-projet, auquel toute les coordinations peuvent apporter des amendements et des enrichissements. Les travaux de synthèse des amendements et propositions apportés par la plénière débuteront aujourd'hui à Illilten pour dégager le document qui sera adopté, lors du prochain conclave ordinaire. S. L.