C'est la découverte du squelette d'une tête d'âne, près d'une déchèterie dans la ville de Tébessa, qui a alerté la population qui s'est empressée d'informer les services de sécurité. Un nouveau scandale de la viande d'âne fait parler de lui en ce mois sacré. Cette fois-ci, le scandale n'a pas éclaté du côté du marché Ali-Mellah. C'est à Bir El-Ater, cette plaque tournante de tous les trafics, à la frontière est du pays, que le pot aux roses est découvert. Une quantité importante de viande équine était prête à la commercialisation. Elle a été retirée du marché par des éléments du GGF. Les commerçants responsables de cette escroquerie ont cherché à faire passer la pilule en mélangeant de la viande de bovin à de la viande d'âne. En effet, plus de six quintaux de viande hachée bovine congelée et mélangée avec de la viande d'âne a été saisie avant-hier par les services du GGF de Bir El-Ater, à 90 km au sud-est du chef-lieu de wilaya, a-t-on appris de sources sûres. Selon les mêmes sources, cette opération a été minutieusement menée par des éléments du GGF, à la suite des informations qui leur sont parvenues, faisant état de l'existence d'un abattage illicite d'ânes dans plusieurs localités de la wilaya de Tébessa. Ce qui a éveillé les soupçons, c'est la découverte de la tête d'un baudet tout près d'une décharge publique au centre-ville de Tébessa. Suite à quoi, les services de sécurité ont déclenché une enquête qui a permis de parvenir à la source de ce trafic de viande. Les éléments du GGF sont parvenus avant-hier à la découverte de la cache servant de lieu de stockage de ce genre de viande. C'est une maison aménagée en chambre froide, à la lisière de frontière est avec la Tunisie, non loin de la ville Bir El-Ater. Cette maison en apparence ordinaire était en fait une sorte de caverne d'Ali Baba où étaient entreposés six quintaux de viande hachée. Et pas loin de cette “chambre froide”, des carcasses de squelettes d'ânes équarris sont abandonnées. Cette marchandise, préparée la veille, devait être mise sur le marché le lendemain. Mais selon des informations, cette viande était destinée au marché libyen. Elle devait être acheminée dans des véhicules aménagés, dotés de moyens de conservation à très basse température. Les auteurs de cette arnaque font partie d'un vaste réseau de contrebandiers algériens, tunisiens et libyens qui approvisionnent les villes libyennes en produits alimentaires en ce mois de Ramadhan, où les populations ne trouvent pas toujours de quoi faire bouillir la marmite à cause de la guerre. D'autant plus que la population libyenne est réputée pour être une grande consommatrice de viande hachée. Cette denrée constitue un produit de base de l'art culinaire local libyen. Les contrebandiers sans scrupules saisissent cette aubaine des évènements d'une guerre fratricide pour amasser des dollars. Les membres du réseau ont réussi à s'échapper, mais les services de sécurité ont déclenché une grande opération de recherche et de poursuite. Mais qui nous dit que cette viande d'âne n'est pas déjà commercialisée dans les boucheries de Tébessa et de Bir El-Ater, d'autant que la première carcasse de tête de baudet a été retrouvée au chef-lieu de wilaya, puisqu'il est très difficile de déterminer l'espèce de viande lorsqu'elle hachée.