Une semaine après l'entame du mois sacré du Ramadhan, les citoyens de Mascara ne manquent pas d'exprimer leurs doléances liées à la chaleur qui sévit, à la cherté des produits de base, à l'absence d'eau potable dans les robinets de leurs foyers et à l'oisiveté à laquelle ils sont confrontés notamment après la rupture du jeûne. Ce mois sacré se caractérise par une canicule inhabituelle avec des pics qui atteignent jusqu'à 50°, une chaleur dont souffrent notamment les enfants, les personnes du troisième âge ainsi que celles atteintes de maladies chroniques. Cette situation est durement ressentie par les chefs de famille contraints d'effectuer leurs emplettes à une heure où un soleil de plomb plane au-dessus de leur tête, trop brûlant et menaçant même la santé de ceux qui osent le défier. Outre la météorologie défavorable, les populations découvrent à leurs dépens la flambée des prix des produits de base tels que l'huile, le sucre, le café, la semoule, la farine, tout comme ceux affichés pour l'ensemble des fruits et légumes ainsi que les gâteaux orientaux (zlabia, chamia et kalb elouz en tête). Dans ce contexte, force est de constater une hausse très sensible imposée par les commerçants qui mettent à profit cette aubaine pour réaliser leurs meilleurs chiffres d'affaires, convaincus de l'absence de tout contrôle ou intervention des agents censés protéger les consommateurs. En dépit de la richesse en matières hydriques de ses nappes phréatiques, la ville de Mascara, à l'instar d'un grand nombre de localités de la région, vit, à la grande déception de ses résidents, une pénurie criante d'eau potable. Ce manque qui intervient en cette période estivale, marquée par une consommation outrageuse du précieux liquide, incite les gestionnaires à appliquer le système de l'austérité. Néanmoins, ce procédé pénalise principalement les habitants des logements situés entre le troisième et le cinquième étage des bâtiments en l'absence de la pression d'eau d'un côté, et de l'autre le fait que les voisins plus nantis s'alimentent tous en même temps. Jadis ville d'art, d'histoire et de culture, la cité de l'Emir Abdelkader a perdu, depuis, ce statut car aussi bien les élus locaux que les responsables du secteur de la Culture n'ont pas pu ou su préserver cette étiquette et le constat est amer en ce mois de Ramadhan. Après la rupture du jeûne, les cafés, les salons de thé sont pris d'assaut, en quête de parties de dominos ou de cartes, ainsi que les salles ouvertes à cet effet pour s'adonner aux jeux de hasard pour combattre l'oisiveté qui domine la ville.